Les capitaux étrangers ont connu en 2020 un net déclin. Ils sont passés, en une année, de 200 milliards de dirhams à 186,34 milliards de dirhams, régressant ainsi de 6,9%, soit 13,66 milliards de moins. Malgré cette baisse, la part de la capitalisation détenue par les investisseurs étrangers est restée à un niveau quasiment inchangé tournant autour de 31,85% contre 31,94% une année plus tôt. C'est ce que l'on peut relever du dernier rapport de l'Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC) portant sur l'investissement étranger en instruments financiers. «La notion d'investissement étranger définit les actes d'investissement effectués par les personnes physiques et morales étrangères, résidentes ou non au Maroc, mais aussi par les Marocains résidant à l'étranger (MRE)», explique dans ce sens l'AMMC. Et de souligner que pour les MRE, «l'organisme teneur de comptes recense uniquement les opérations financées par apport de devises, par débit d'un compte étranger en dirhams convertibles, d'un compte en devises ou par tout autre mode de financement assimilé à l'apport de devises selon les dispositions de l'article 156 de l'instruction générale des opérations de change». L'Autorité indique, par ailleurs, que pour les étrangers non-résidents au Maroc, toutes les opérations sont recensées, dans la mesure où elles sont toutes financées par apport de devises. «Les sociétés étrangères qui détiennent indirectement, via des sociétés de droit marocain, des participations dépassant 5% du capital des sociétés cotées sont également incluses dans le champ de l'étude», ajoute-t-on de même source. L'analyse de l'AMMC se base sur les déclarations transmises par les teneurs de comptes et les sociétés de Bourse ainsi que sur les déclarations de franchissement de seuils de participation. Le rapport s'appuie également sur l'actionnariat des sociétés cotées tel que publié au niveau des sites de la Bourse de Casablanca ainsi que sur les flottants et les cours des valeurs tels qu'établis par la place casablancaise. Les données exploitées comprennent également la valorisation des OPCVM à la dernière valeur liquidative du mois de décembre 2020 et de l'encours des titres de créance exprimé en valeur nominale. Le détail Les principaux facteurs.... La diminution de la capitalisation boursière des étrangers est due selon l'AMMC à la dépréciation des prix des actions cotées composant les portefeuilles des investisseurs étrangers. Elle est ainsi fortement corrélée à la baisse de 7,27% du Masi. «L'investissement étranger en actions cotées est essentiellement constitué de participations stratégiques qui ont représenté 92,4% du montant global en 2020. Par ailleurs, la part flottante des capitaux étrangers investis à la Bourse de Casablanca s'est établie à 2,4% de la capitalisation boursière totale et à 9,4% de la capitalisation flottante », relève-t-on à ce propos. Se référant à l'AMMC, l'investissement étranger représente moins de 25% de la capitalisation boursière d'une cinquantaine de sociétés cotées dont 45 d'entre elles pour moins de 10%. De même, ce type d'investissement représente entre 25 à 50% pour 10 entreprises cotées. Par ailleurs, 7 sociétés ont une part du capital entre 50% et 75% au moment où 9 autres ont une part du capital détenu par les étrangers représentant plus de 75%. Profil des investisseurs étrangers La part belle des investissements étrangers revient aux personnes morales étrangères non résidentes. Elles détiennent, en effet, 99,07% des investissements engagés en actions cotées. Par nationalité, l'AMMC indique dans son rapport que «les investisseurs d'Europe et du Moyen-Orient ont représenté 96% de l'investissement global des étrangers, ce qui équivaut à plus de 30% de la capitalisation boursière ». Et de préciser que «la valeur de leurs placements s'est élevée à 179 milliards de dirhams à fin 2020». Pour ce qui est des titres de créances, l'AMMC relève un encours de 4,19 milliards de dirhams détenus en 2020 par les étrangers. 91% de cet encours revient aux personnes morales étrangères non-résidentes. Par ailleurs, la tendance relevée à fin 2020 fait ressortir un investissement étranger en titre d'OPCVM de l'ordre de 2,9 milliards de dirhams en 2020, soit à un niveau quasi identique à celui de 2019. L'AMMC relève également une contribution de l'ordre de 8,4 milliards de dirhams au volume transactionnel, soit 17% du volume transactionnel global sur les deux marchés, central et de blocs. L'analyse par origine géographique démontre une forte dynamique des investisseurs européens. Ils sont les plus actifs captant ainsi 51% du volume réalisé par les investisseurs étrangers, devançant ainsi les investisseurs africains dont la participation est estimée à 19%. Se référant à l'AMMC, la répartition sectorielle des volumes échangés par les étrangers se caractérise par sa concentration sur cinq secteurs majeurs avec un poids cumulé de 83%. La part la plus élevée est détenue par le secteur bancaire (32%), suivi des secteurs «Télécommunications» et «Distributeurs» avec des parts respectives de 21% et 18%.