L'Administration territoriale se dote de nouvelles orientations pour une meilleure gestion de la chose locale. Au cœur de tout le dispositif, walis et gouverneurs sont appelés à faire preuve de plus d'éfficacité sur le terrain. Un mois, jour pour jour, après la nomination de nouveaux walis et gouverneurs, ces hauts cadres de l'Administration territoriale se retrouvaient, vendredi et samedi derniers, en conclave à Rabat pour un séminaire. Axé autour de la gestion de l'Administration territoriale, ce séminaire a réuni tous les walis et gouverneurs du Royaume pour deux jours de travaux. Les hauts fonctionnaires de l'Administration territoriale ont eu l'occasion d'aborder plusieurs thèmes et aspects relatifs à la chose locale dans la perspective d'asseoir la régionalisation, choix national érigé en priorité pour atteindre les objectifs de développement humain et économique. Ainsi, walis et gouverneurs, se voient tracer une nouvelle voie, une nouvelle manière de faire et notamment en relation avec les projets de développement initiés ou en cours de l'être et, plus particulièrement avec l'Initiative national pour le développement humain (INDH). Les textes de loi accompagnant l'INDH donnent un rôle de premier choix aux walis et gouverneurs qui auront la qualité de d'ordonnateurs-adjoints du compte d'affectation spéciale de cette Initiative. De plus, il leur revient de coordonner et de valider les ILDH (Initiatives locales de développement humain) en partenariat avec les élus, les partenaires de la société civile et les intervenants économiques de la région, la province ou la préfecture. D'ailleurs, les comités provinciaux ou préfectoraux de l'INDH sont présidés par les walis ou les gouverneurs. Lors de ce séminaire, ces derniers ont été appelés, en plus de la coordination des actions sur le terrain, à veiller aux aspects pratiques de la mise en œuvre de l'INDH. Leurs rôle et intervention sont qualifiés de «décisifs et d'avant-garde» par le ministre de l'Intérieur, Al Mostafa Sahel qui présidait l'ouverture de ce séminaire. C'est en effet une nouvelle manière de faire qui est demandée aux walis et gouverneurs, dans la ligne droite du nouveau concept d'autorité voulu par Sa Majesté le Roi comme mode de gouvernance local. Les walis et gouverneurs deviennent de ce fait, plus que de hauts cadres de l'Administration territoriale, des partenaires toujours à l'écoute, des interlocuteurs-facilitateurs de l'acte d'investir et de promouvoir. En plus de leur intervention, voulue décisive pour réussir les défis de l'INDH, les hauts cadres de l'Administration territoriale ont été appelés à contribuer à la mise en place d'une véritable régionalisation au service de la région ou de la province, mais aussi bâtie autour des potentialités et richesses de chaque localité. C'est ainsi que ces derniers ont été appelés à plus d'action pour assouplir l'investissement et appuyer l'expérience des Centres régionaux d'investissement. Pour les aider dans leurs nouvelles missions, le ministère de l'Intérieur planche sur un nombre de projets de loi consacrant justement plus d'autonomie et d'efficacité aux régions. Il est question, entre autres, d'un texte de loi en préparation pour une meilleure gestion des effectifs de la fonction publique territoriale. Le ministère de tutelle promet, avec ce texte, plus de mobilité et un redéploiement plus adéquat. Aspects qui accompagneront des régions et provinces dotées de plus de moyens financiers avec une priorité pour les moyens qu'offre chaque région. Cette année 2005 aura constitué un heureux précédent dans les annales de la chose locale, vu que c'est la première fois que les collectivités locales, pour la majorité, sont arrivées à élaborer leurs projets de budgets pour les soumettre, dans les délais légaux, à l'approbation du ministère de tutelle. Une première que le ministère de l'Intérieur souhaite voir devenir une tradition. D'autres missions attendent les walis et gouverneurs appelés également à intervenir dans plusieurs autres domaines. Il s'agit de plus d'implication en matière de sécurité à travers une plus grande coordination avec la direction générale de la Sûreté nationale, mais aussi en matière de catastrophes naturelles à travers le pilotage d'actions d'anticipation et de prévention. Tout un «package» qui arrive avec le déploiement des Groupes urbains de sécurité (GUS), des Brigades mobiles de la circulation routière, de Centres de police de proximité, mais aussi avec la mise en place d'organes dédiés à la surveillance du territoire et à la lutte contre l'émigration clandestine et le trafic des êtres humains. Le rôle des walis et gouverneurs sera renforcé par l'adoption d'autres mesures prévoyant notamment de doter les régions et les provinces de moyens juridiques et organisationnels plus appropriés pour améliorer l'action des régions (en préparation au niveau du ministère de l'Intérieur). Il va sans dire que les hauts fonctionnaires de l'Administration territoriale veilleront aussi à barrer la route à toute tentative d'atteinte aux constantes nationales. Lors du séminaire tenu à Rabat, ils ont été appelés à agir de manière des plus fermes face à de telles tentatives. Le 22 juin dernier, Sa Majesté le Roi avait nommé un grand nombre de walis et gouverneurs à la tête des régions, provinces et préfectures du Maroc. Des nominations qui ont concerné aussi l'Administration centrale de l'Intérieur avec la finalité d'injecter du nouveau sang dans la gestion régionale. Les profils des nouveaux walis et gouverneurs renseignent sur leurs compétences et sur le poids des missions qui les attendent. Missions tracées lors de ce séminaire, une autre occasion de recadrer, de remettre les pendules à l'heure.