Oxford Business Group dresse un panorama des services financiers au Maroc. Un rapport a été élaboré dans ce sens en partenariat avec le Centre monétique interbancaire (CMI) et CFG Bank dans lequel un focus a été établi sur les développements observés au Maroc en matière de technologie financière et sur l'effet catalyseur de la crise de Covid-19 sur le secteur. Pour Bernardo Bruzzone, directeur éditorial Afrique d'OBG, cette publication fournit aux investisseurs des informations clés sur un secteur en pleine croissance au Maroc. «La crise de Covid-19 a montré que le Maroc était prêt à passer à la vitesse supérieure en matière de digitalisation des services financiers. Les efforts déployés par les pouvoirs publics, l'accélération de la mise en place de solutions fintech par les acteurs économiques, notamment en ce qui concerne les paiements en ligne, et une population de plus en plus à l'aise avec les technologies digitales, sont autant d'atouts que le pays saura mettre à profit pour consolider la transformation engagée, créer de nouvelles opportunités et réaliser pleinement l'objectif de davantage d'inclusion financière qu'il s'est fixé dans le cadre de la Stratégie nationale d'inclusion financière lancée en 2019 par Bank Al-Maghrib», indique-t-il. Pour sa part, Mikael Naciri, président directeur du CMI, indique que «le Maroc dispose de l'infrastructure technique et technologique nécessaire au développement de nouvelles méthodes de paiement en accord avec les normes internationales. Les réformes législatives et les efforts déployés par Bank Al-Maghrib ont permis la création d'un écosystème reliant les banques et les organismes de paiement». En effet, la banque centrale a inscrit le développement et l'émergence des Fintechs parmi les piliers de sa stratégie digitale 2019-2022. Le travail a été amorcé depuis plusieurs années déjà puisque la première startup fintech fournissant des services de paiement en ligne a été lancée en 2017, 4 opérateurs supplémentaires ont été approuvés par la banque centrale en 2018. Leur nombre global dépasse aujourd'hui les 20 fintechs. De son côté Driss Benchaffai, directeur général de CFG Bank, a mis l'accent sur le rôle de la pandémie dans l'accélération de la digitalisation au Maroc, notamment sur le plan financier. Selon le responsable, la Covid-19 a mis en évidence la capacité du système bancaire marocain à s'adapter à tous les défis. «L'utilisation de la technologie financière a facilité la minimisation de l'impact de cette crise et l'ouverture de nouvelles opportunités», précise-t-il. Le rapport de l'OBG met également le doigt sur les défis à relever pour un grand essor du e-commerce et le paiement mobile. Trois obstacles ont été identifiés, à savoir la lenteur de la mise en place d'infrastructures proposées, l'accès des start-up au capital peu aisé ainsi que le développement du cadre juridique et règlementaire appliqué au secteur, qui reste à ce jour au stade embryonnaire.