Curieux et pour le moins inamical. C'est ainsi que l'on pourrait qualifier le comportement des responsables sportifs tunisiens à l'égard des basketteurs marocains. Ceux-ci ne sont en effet pas prêts d'oublier leur dernier séjour à Tunis, où ils ont participé la semaine dernière au championnat maghrébin, qui a regroupé outre la Tunisie, pays organisateur, l'Algérie et la Libye. Curieux et pour le moins inamical. C'est ainsi que l'on pourrait qualifier le comportement des responsables sportifs tunisiens à l'égard des basketteurs marocains. Ceux-ci ne sont en effet pas prêts d'oublier leur dernier séjour à Tunis, où ils ont participé la semaine dernière au championnat maghrébin, qui a regroupé outre la Tunisie, pays organisateur, l'Algérie et la Libye. Les joueurs de l'équipe nationale, ainsi que leur coach l'Américain, Weight Sterling, sont indignés. Premier couac : les Marocains n'auraient pas eu accès à la salle d'entraînements, qui était fermée. Après réclamation, ils ont pu finalement pénétrer dans le sanctuaire du basket-ball. Là, il n'y avait ni ballons, ni eau, ni électricité. Rien que cela ! Il faut toutefois souligner qu'à force de râler contre toutes ces tuiles, les basketteurs et leurs encadreurs ont eu un traitement spécial de la part de la police tunisienne, qui a eu des mots assez durs à leur égard. Un comportement pour le moins inamical de la part d'un pays frère, dont les ressortissants, qu'ils soient sportifs ou non, jouissent du meilleur accueil dans leur second pays qu'est le Maroc. Sterling était aussi indigné qu'hors de lui. Cet expert de la Fédération internationale de basket-ball raconte que depuis deux ans qu'il écume les contrées africaines (30 pays), il n'a jamais vu pareille inimitié. «Pour un pays qui va organiser le prochain championnat du monde de hand-ball, je me demande comment ils vont faire !», s'est-il exclamé. Les responsables sportifs tunisiens voulaient peut-être se livrer au petit jeu de la guerre psychologique avec leurs frères marocains. Libre à eux, serait-on tenté de dire, quoique sur le plan de l'éthique… Mais même en abondant dans leur sens, il est difficile de leur trouver des excuses. L'équipe marocaine n'est tout de même pas la Dream Team américaine pour mériter tous ces égards, que diantre ! D'ailleurs la Tunisie a battu le Maroc lors de ce tournoi. Doit-on y voir dans cette défaite l'influence de la guéguerre psychologique menée contre eux ? Non. Soyons sérieux. Nos frères tunisiens n'avaient pas besoin de ce petit coup de pouce, qui ternit un peu l'auréole de la grande nation sportive qu'est la Tunisie. Une nation qui a produit de grands champions, toutes disciplines confondues, de l'athlète Mohammed Gammoudi à la tenniswoman Salima Sfar, en passant par le footballeur Temime, et bien d'autres encore. Le Maroc et la Tunisie sont deux pays frères, étroitement liés politiquement, économiquement et sportivement. Et complémentaires à bien des égards. Même s'il n'est qu'accidentel et conjoncturel, ce genre de comportement est à bannir absolument et définitivement. Maintenant, reste à savoir si nos basketteurs ont inventé cette histoire de toutes pièces. Dans ce cas, il ne nous resterait plus qu'à faire amende honorable, en présentant nos plus plates excuses à nos frères tunisiens, pour lesquels nous continuons de vouer, envers et contre tout, les sentiments les plus fraternels.