L'apparition du nom de Mohamed El Guerbouzi dans les derniers attentats de Londres rappelle le rôle de plusieurs autres Marocains, qui sont accusés, d'avoir joué un rôle dans les attentats perpétrés ces dernières années, au nom d'Al Qaïda. De New York à Londres, en passant par Madrid, et bien sûr Casablanca, plusieurs noms, bel et bien de chez nous ont été cités. Certains accusés ont été libérés. C'est le cas d'Abdelghani Mzoudi, un étudiant marocain en Allemagne, accusé en 2004 d'avoir collaboré à l'organisation des attentats du 11 septembre, mais qui a été acquitté par une Cour de Hambourg (nord). Le verdict avait été confirmé le 9 juin dernier par la plus haute instance judiciaire allemande, la Cour de justice fédérale. C'est le cas également de Mounir El Motassadeq, qui a été le premier condamné dans le cadre des attentats du 11 septembre 2001, mais dont la révision du procès a relevé l'absence de preuves et conduit à libération. Mais la culpabilité d'autres Marocains a bel et bien été prouvée. C'est le cas de Abdelkrim Thami Mejjati, l'un des Marocains les plus recherchés dans le monde, avant qu'il soit tué dans des affrontements à Riyad en Arabie Saoudite. Abdelkrim Mejjati, soupçonné d'être derrière les attentats de Casablanca et de Madrid, était traqué par les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite, l'Espagne et le Maroc. Il était désigné comme le chef opérationnel du Groupe islamique des combattants marocains (GICM), une organisation liée à la nébuleuse Al Qaïda. Le Français d'origine marocaine Zacarias Moussaoui, est également le premier inculpé en liaison directe avec les attentats du 11 septembre. L'arrestation de présumés terroristes marocains dans le cadre de l'enquête menée suite aux dramatiques attentats perpétrés à Madrid jette de nouveau la lumière sur ces Marocains d'Al Qaïda, dont une bonne partie est installée en Europe. L'Italie abritait aussi un autre noyau de l'islamisme à la façon Al Qaïda. Des Marocains sont également impliqués. Après plusieurs mois d'écoutes téléphoniques, la police antiterroriste italienne (Digos) a réussi à démanteler, dès avril 2001, une cellule de quatre Tunisiens. Dans cette même enquête, le Marocain Yassine Chekkouri, bibliothécaire à Milan, est appréhendé. Quatre jours plus tôt, l'Italie a démantelé une autre cellule du GSPC: quatre Marocains sont arrêtés. Pendant la même période, deux frères marocains, Mohamed et Saïd Kazdari, sont condamnés pour avoir livré de faux passeports et cartes d'identité. Des noms auxquels s'ajoutent bien d'autres, dont celui de Jamal Zougam, reconnu par au moins deux témoins, passagers de l'un des trains frappés par les bombes en Espagne. Mieux encore, les services secrets espagnols ont informé leurs homologues marocains qu'une centaine d'islamistes originaires du Maroc, liés à Abou Moussab Zarqaoui, considéré comme le responsable d'Al Qaïda en Irak, étaient détenus à Bagdad, dans la sinistre prison d'Abou Ghraib. C'est ce que révèle le Nouvel Observateur, dans son édition électronique, précisant que des détenus originaires de Casablanca, Tanger, Béni Mellal, Fès et d'autres originaires du Maroc mais résidant en France et en Belgique ont été formellement identifiés.