Mohamed Seddiki, trésorier de l'USFP et nouveau membre de son bureau politique, estime que le parti a réussi à relever le défi lors du septième congrès : éviter une nouvelle déchirure. Entretien. ALM : Quel bilan faites-vous des travaux du septième congrès de l'USFP qui s'est soldé, samedi dernier, par l'élection du bureau politique et du premier secrétaire ? Mohamed Seddiki : Sincèrement, je pense que notre parti, l'USFP, est sans aucun doute sorti vainqueur de ce septième congrès. Pour vous illustrer cette victoire que l'USFP a réussie sur lui-même, je me contenterais de vous citer deux aspects fondamentaux. Premièrement, après ce septième congrès, tout le monde s'accorde à dire que l'USFP a pu éviter, grâce à la sagesse de ses militants, de tomber dans les pièges des conflits internes. Par ricochet, et c'est là le deuxièmement aspect de la réussite du septième congrès, l'USFP a évité de marginaliser les multiples compétences dont il dispose. Par conséquent, tous les militants de l'USFP peuvent affirmer que leur parti est, aujourd'hui, préparé et capable de relever les défis futurs, en mobilisant toutes ses potentialités, notamment à travers l'ouverture du parti aux autres acteurs politiques qui partagent les mêmes valeurs que l'USFP. Le tout, bien évidemment, pour offrir aux citoyens marocains un projet de société imprégné de modernité, de démocratie et de justice. Vous dites que lors du septième congrès, il y avait des crises intestines. Qu'avez-vous fait pour les dépasser justement ? Comme je vous l'ai expliqué, les crises existaient bel et bien. Toutefois, l'ensemble des congressistes ont refusé de s'attarder sur les clivages marginaux entre tel ou tel groupe ou telle ou telle tendance. Nous n'avons retenu que l'essentiel. Et tous les aspects qui étaient de nature à diviser nos rangs ont été purement et simplement écartés. A ce titre, je tiens à préciser qu'aucun mécanisme de traitement de ces divergences n'a été prévu d'avance. C'est au cours du congrès lui-même que tout a été décidé. Et la composition du bureau politique, qui reflète toutes les tendances du parti, est une illustration de cette maturité qui caractérise les militants et les dirigeants de l'USFP. Un membre du bureau politique, a déclaré à ALM qu'il avait l'intention de faire, dans les prochains jours, des déclarations assez critiques à l'égard du septième congrès. Qu'en pensez-vous ? Tout d'abord, je ne pense pas que ce membre pourrait formuler de graves critiques. En tout cas, ce dont je suis sûr, c'est que l'effet de ses déclarations, même les plus fracassantes d'entre elles, seraient minimes. Etes-vous satisfait du processus de rajeunissement des instances dirigeantes du parti ? Sur la question du rajeunissement, je tiens à souligner que le parti dispose désormais d'un secrétariat national qui travaillera aux côtés du bureau politique. Cette nouvelle instance sera composée d'environ une douzaine de personnes, tous des jeunes choisis pour leurs compétences et dont la tâche sera d'épauler le bureau politique. C'est également un cadre dans lequel les jeunes peuvent faire leurs preuves, en gérant des dossiers importants et se préparer ainsi à de plus hauts postes de responsabilité au sein du parti. Qu'est-ce qui a changé à l'USFP depuis ce septième congrès ? Nous avons réussi à nous débarrasser d'un grand obstacle psychologique. Avant, les Usfpéistes considéraient toutes les forces socialistes qui s'approchaient du parti, comme des intruses. Il y avait une suspicion contre les nouveaux venus. Aujourd'hui, les choses ont évolué. Il suffit de respecter les valeurs du parti et croire en ses principes pour être accueilli à l'USFP. Pensez-vous que l'avènement d'un parti comme le PSD est véritablement un acquis pour l'USFP ? L'arrivée du PSD revêt, avant tout, un caractère symbolique. Ceci-dit, il ne faut pas négliger les potentialités que recèle le PSD. Mais, encore une fois, c'est une première étape vers la consolidation du grand parti socialiste marocain. D'autres formations politiques, qui partagent les mêmes valeurs de modernité et de démocratie que l'USFP, vont suivre ce chemin tracé par le PSD. Les militants qui ont quitté l'USFP lors du 6ème congrès sont-ils concernés par cette marche ? Pourquoi pas ? En tout cas, ils sont toujours les bienvenus. Comment les congressistes ont-ils évalué l'action gouvernementale de l'USFP et sa place dans la Koutla ? Il est tout à fait clair que les congressistes ont considéré l'expérience gouvernementale comme positive. Il y a eu une unanimité à ce sujet. Toutefois, ils ont exigé encore plus de réalisations. Pour ce qui est de la Koutla, le raisonnement est quasiment identique. Les congressistes ont réaffirmé leur attachement à ce cadre politique et ont appelé la direction du parti à le développer et à l'ouvrir à d'autres formations. La nouvelle USFP a-t-elle une stratégie pour sa presse ? Je peux vous assurer, de manière générale, que lors du septième congrès, aucun reproche n'a été formulé à l'égard de la presse partisane. Ce qui n'a pas été le cas lors des précédents congrès. Les militants ont, là aussi, demandé à la direction du parti de mettre en place une stratégie de développement de la presse de l'USFP. Bien évidemment, dans la limite des moyens disponibles.