Saad Eddine Othmani a tenu, samedi à Madrid, une réunion avec le président et les membres dirigeants de l'Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME). Le secrétaire général du PJD a promis à ces membres et dirigeants de faire siennes les préoccupations et aspirations des immigrés marocains. Lors de cette rencontre, qui s'est déroulée en présence d'une délégation de haut niveau du PJD, les responsables de l'ATIME ont brossé un tableau panoramique de l'immigration marocaine en Espagne et donné un aperçu des activités de cette ONG et son cheminement depuis sa création en 1989. Le président de l'association, Mustapha Mrabet, qui a exposé à ses interlocuteurs les multiples problèmes auxquels se trouve confrontée la communauté marocaine en Espagne, a insisté sur deux "points clefs", à savoir "la question identitaire" chez les jeunes immigrés marocains et la question de la représentation au sein des institutions nationales marocaines. "Il est inconcevable que des centaines de milliers de citoyens restent sans voix au sein des institutions nationales parce qu'ils vivent en dehors du territoire national", a affirmé M. Mrabet qui a prôné la création d'institutions "démocratiquement élues" représentant les Marocains résidant à l'étranger. Le président de l'ATIME a demandé aux dirigeants du PJD et, à travers eux, à toute la classe politique marocaine, d'inscrire dans leur agenda la question de la représentation des immigrés marocains au sein des institutions du pays. M. Mrabet s'est beaucoup attardé sur la question identitaire qui "se pose avec acuité" chez les jeunes immigrés marocains, "souvent tiraillés entre leurs racines et le nouvel environnement" dans lequel ils vivent. La gestion de la chose religieuse, la lutte contre les courants de pensées extrémistes qui peuvent exploiter le désarroi et la "crise identitaire" chez les jeunes, ont été longuement débattues par les deux parties qui s'accordent sur la nécessité d'une implication plus agissante de tous les intervenants pour "garantir la quiétude spirituelle des fidèles" et les immuniser contre l'extrémisme. Les responsables de l'ATIME ont exposé les multiples problèmes que rencontrent les immigrés marocains en Espagne, notamment lors de l'accomplissement des démarches administratives, ainsi que les problèmes liés à l'intégration et à la préservation de l'identité marocaine (enseignement de la langue arabe, gestion des mosquées...). La délégation du PJD s'est engagée à "faire siennes" les préoccupations et aspirations des immigrés marocains résidant en Espagne, affirmant qu'elle transmettra aussi bien aux responsables marocains qu'espagnols les doléances des immigrés et leurs attentes. Samedi soir, le secrétaire général du PJD a donné une conférence sur la question de l'immigration au Centre culturel islamique de Madrid, dont l'amphithéâtre principal était archicomble. Le programme de la visite de la délégation du parti prévoit également des rencontres avec le président du Congrès des députés (Chambre basse du Parlement espagnol), Manuel Marin et avec de hauts responsables des deux principales formations politiques espagnoles, le Parti Populaire (PP) et le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE). La délégation devrait aussi rencontrer des représentants de la Confédération espagnole des organisations des entreprises (CEOE, patronat) et de l'Eglise catholique espagnole.