Les grandes lignes de l'enquête du cabinet McKenzie sur le potentiel industriel national ont été dévoilées lundi par Salahddine Mezouar, ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Mise à niveau de l'Economie. Huit secteurs ont de l'avenir, dont le off-shoring, l'automobile et l'électronique. Lundi soir, Salaheddine Mezouar, ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Mise à niveau de l'économie a enfin dévoilé les grandes ligne de l'enquête du cabinet McKenzie sur le potentiel industriel national. Une étude qui a fait beaucoup parler d'elle ces derniers temps. D'emblée, le ministre a fait un état des lieux du secteur industriel marocain. Et le constat est consternant. L'activité industrielle nationale est, pour sa plupart, au bout du gouffre. Il fallait prendre le taureau par les cornes et procéder à un travail d'enquête sur le potentiel industriel national et les manières les plus efficaces de le mettre en valeur. Et durant près de huit mois, le cabinet international s'est penché sur l'industrie nationale, ses maux et ses perspectives d'avenir. Le diagnostic est loin d'être flatteur pour le Maroc que le travail d'enquête du cabinet a comparé avec treize autres pays du bassin méditerranéen comme l'Algérie, la Tunisie, la Turquie, de l'Europe de l'Est comme la Roumaine ou encore de l'Europe occidentale et de l'Asie, telles l'Espagne et la Corée du Sud. Ainsi, la valeur industrielle moyenne ne dépasse guère 1%, un taux très faible alors que l'emploi permanent industriel stagne avec un taux de 1,5 %. En outre, le diagnostic et benchmarking de la compétitivité du Maroc positionnent notre pays au milieu du classement. Aucun avantage sérieux mais également aucun grand frein n'a été mis en exergue. L'étude a fait néanmoins paraître que bien que « la base industrielle du Maroc soit somme toute objectivement faible, elle demeure comparable à celle de son groupe de compétition «(regroupant l'Algérie, la Tunisie, la Turquie, la Roumanie, la Jordanie…). L'étude ajoute que ce secteur demeure fondamental et structurant pour l'économie marocaine «au sens où il participe à la stabilisation macro-économique du pays (notamment par l'amortissement de la volatilité du PIB agricole)». C'est un secteur qui est également source importante d'exportations de produits et source de devises étrangères, estiment les experts de McKenzie. Et la solution a été clairement exposée par Salaheddine Mezouar lors de sa rencontre avec la presse nationale lundi dernier. Il s'agit d'une politique volontariste, «à ne pas confondre avec une politique protectionniste», a tenu à préciser le ministre. L'étude stratégique ainsi lancée permet d'établir, pour les dix prochaines années, et même jusqu'à l'horizon 2018, une vision partagée sur les choix stratégiques de développement du secteur industriel. Des choix qui concernent principalement huit industries. Le premier est le off-shoring dont le potentiel de développement est jugé massif. Parmi les 44 filières analysées, 12 ressortent comme offrant une perspective de développement importante. L'impact estimé de ce potentiel est de l'ordre de 15,2 milliards de dirhams du PIB. Le second secteur est l'automobile qui s'appuie essentiellement sur l'implantation de plusieurs sites d'assemblage majeurs en France, l'Espagne et au Portugal, accessibles en moins de trois jours de transport par camion depuis Tanger. Le potentiel du secteur de l'électronique réside dans le développement d'industries spécialité-intégré sur des niches de délocalisation pour des petites et moyennes séries (défense, médical, électronique embarquée…). L'étude préconise également l'implantation de zones de sous-traitance industrielle spécialisées dans l'export. Ce sont des zones franches de seconde génération. Pour ce qui est de l'agro-alimentaire et des industries de transformation des produits de la mer, ils doivent changer de positionnement pour affronter les défis de la mondialisation. Enfin, l'artisanat, secteur à grand potentiel, est également appelé à se développer. L'impact estimé de ses potenttiels est de l'ordre de trois à quatre milliards de dirhams. Le ministre a en plus annoncé qu'un organe de pilotage de la mise en application des conclusions de cette étude sera mis en place et comprendra, outre le ministère de tutelle, tous les autres départements ministériels concernés. Le lancement officiel de cette stratégie est prévu pour septembre 2005.