Le Maroc a montré sa bonne foi et sa sincérité en tendant la main à son voisin de l'est. Mais, Bouteflika l'a rejetée aussitôt après avoir fait mine de la saluer. À défaut d'un Sommet, c'est le prolongement du sommeil déjà profond de l'UMA qui va encore perdurer pour une nouvelle décennie au moins. Le responsable de ce fiasco n'est autre que l'Algérie d'Abdelaziz Bouteflika qui par ses récentes déclarations franchement hostiles à l'intégrité territoriale du Maroc a assassiné pour la énième fois l'espoir d'une relance maghrébine figé depuis longtemps au stade de vœu pieux. Comme par hasard, cette hostilité est intervenue à la veille de la tenue du sommet de l'UMA qui devait réunir au complet - et ce pour la première fois depuis 1994- les chefs d'État des cinq pays de la région y compris S.M le Roi MohammedVI. L'espoir était grand de voir enfin se concrétiser un début d'intégration maghrébine dont le principal moteur est le couple maroco-algérien. Un moteur qui fonctionnerait à plein régime pour le bien-être des peuples de la zone à condition que l'Algérie revienne réellement à de meilleurs sentiments envers la question du Sahara marocain et cesse son soutien à une bande de mercenaires égarés dans les camps algériens de Tindouf. Finalement, le rapprochement entre les deux pays, à la faveur du déplacement en mars dernier du Souverain à Alger, n'aura été que de courte durée, le temps que durent les roses avant que les épines ne reprennent leurs droits. Espoir assassiné. Encore une fois. Le Maroc a montré sa bonne foi et sa sincérité en tendant la main à son voisin de l'est. Mais, Bouteflika l'a rejetée aussitôt après avoir fait mine de la saluer. Tout se passe comme si le président algérien voulait imposer un frein d'arrêt à un processus de réconciliation devenu pourtant indispensable, dicté par les bouleversements profonds que connaît un monde qui tire sa force des grands ensembles régionaux. En fait, libre à l'Algérie de se renfermer sur elle-même et de tourner le dos à l'avenir. Libre à l'Algérie de flinguer la construction maghrébine. Dommage pour le peuple algérien. La marche du Maroc vers le développement et son armement en matière socio-économique ne vont pas pour autant s'arrêter. Pour preuve, la création il y a quelques semaines par S.M le Roi Mohammed VI, juste après son retour d'Alger, de l'Agence de développement de l'Oriental. Le message est clair. Cette région au potentiel immense décollera avec ou sans l'Algérie, avec ou sans la réouverture de la frontière terrestre restée fermée depuis 1994. Cela dit, le peuple algérien frère, tant que Bouteflika n'aura pas remis en cause sa décision de levée de visa, est le bienvenu chez lui au Maroc, de Tanger à Saïdia en passant par Marrakech, Casablanca et Laâyoune. Autrement dit, l'entêtement de Bouteflika, dont le jeu est devenu puéril, qui a lié dangereusement le destin de son pays à une entité chimérique, ne changera rien à la donne dans le Royaume. Bien au contraire. Le Maroc est fort de ses choix. Il a la conscience tranquille. Et puis, peu importent les gesticulations de l'ennemi. Marocain est le Sahara et marocain il restera.