Crise financière, terrain indisponible pour le reste de la saison et instabilité de la direction technique. Tels sont les maux qui ravagent actuellement le KAC. Un club au passé glorieux, menacé de relégation. Le KAC se trouve dans une mauvaise posture, et c'est le moins que l'on puisse dire. Sans aucun sponsor, le club de Kénitra se trouve actuellement à la treizième place du classement du championnat de GNF I avec 10 points au compteur, glanés en onze rencontres. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le KAC est obligé de jouer à l'extérieur de ses bases. Le stade de la capitale du Gharb est en effet en pleine restauration. Les travaux ont démarré en début de saison et vont continuer durant toute une année. Le KAC est donc obligé d'évoluer sur la pelouse du stade Al Massira de Salé. C'est d'ailleurs sur ce terrain que les Kénitris ont accueilli le Chabab Mohammedia dimanche dernier pour le compte de la 11ème journée du championnat, un match qui s'est terminé par un nul blanc (0-0). «Cette situation ne cesse de pénaliser les finances du club», déclare d'emblée Benaïssa Akrouchi, président du KAC. «L'équipe se trouve non seulement privée des ressources financières résultant de la vente de billets. Elle est en plus obligée de débourser les frais de location des terrains à l'extérieur de la ville de Kénitra. Des frais supplémentaires qui s'ajoutent à ceux prévus pour le déplacement de l'ensemble des joueurs et du staff technique chaque week-end», ajoute-t-il avant de préciser : «A titre d'exemple, pour la seule rencontre contre le Chabab, le déficit enregistré par le club était de l'ordre de 6000 dirhams. Et pour faire une petite comparaison, il suffit de savoir que durant le précédent exercice, le KAC a réuni pas moins de 350.000 dirhams de bénéfice de la seule vente des billets». En plus, ce club de la première division ne dispose pas de sponsor. «Le KAC ne dispose même pas des aides que les autres équipes reçoivent généralement des autorités locales. A Kénitra, le KAC est livré à son propre sort». A ce manque d'argent s'ajoutent d'autres problèmes d'ordre technique. Depuis le début de la compétition cette saison, pas moins de quatre entraîneurs se sont succédé à la tête de la direction technique du club. Une instabilité qui a vite fait de se refléter sur ses résultats. La présidence du club se défend d'être à l'origine de ce ballet incessant de cadres techniques. «Tout le monde pense que le KAC n'a cessé de limoger des entraîneurs depuis le début de l'année. C'est tout à fait faux », explique Benaïssa Akrouchi. Le premier entraîneur à prendre en main les rênes du club pour l'exercice en cours, l'Espagnol Francisco Fernandez, a souhaité mettre fin à son contrat avec le KAC pour des raisons familiales. Aziz Bouabid, qui lui a succédé, aurait pour sa part reçu une offre alléchante d'un club du Golfe. Offre tellement intéressante sur le plan matériel que le cadre technique kénitri n'a pu la refuser. Un autre Espagnol, Mendez, est venu par la suite entraîner l'équipe. N'ayant pu faire ses preuves, il a été limogé le mercredi dernier, jour de l'Aïd Al Fitr. Le même jour, Rachid Taoussi, qui entraînait depuis le début de la saison l'Ittihad de Tanger, a été recruté. «Je tiens à remercier Rachid Taoussi qui a accepté de coacher l'équipe malgré les moyens limités », note le président du club kénitri. La venue de l'ex-directeur technique national devrait motiver les joueurs du KAC, au moment où les deux tiers de la compétition restent encore à jouer. Mais avec un pareil manque d'argent, la mission ne sera pas de tout repos.