Changeant d'entraîneur pour la troisième fois cette saison, le MAS, qui souffre d'un terrible manque d'argent, n'arrive toujours pas à décoller en championnat. Les résultats négatifs se succèdent au fil des journées. Les supporters du MAS auront tout vu cette saison. Ballet incessant des entraîneurs, mauvais résultats en championnat de GNFI, sortie prématurée de la Champion's League arabe. Bref, la saison s'annonce mal pour les Noir et Jaune qui se trouvent à la 11ème position du classement avec un total de 12 points. Les raisons de cette situation sont d'abord d'ordre financier, estiment les dirigeants du club. «Si le MAS est en mauvaise posture actuellement, c'est en grande partie à cause du manque flagrant d'argent dont souffre le club », estime son président Ahmed Mernissi. La crise financière est donc grande. Le déficit pour la saison passée était de l'ordre de 6 millions de dirhams. Les dépenses du club ont atteint les 10 millions de dirhams alors que les recettes n'ont pas dépassé les 4 millions. «C'est pour cela que le comité a prôné une politique de limitation des dépenses pour la saison en cours. Notre objectif est de compresser le budget qui, d'ici la fin de l'année, ne dépassera pas les 6 millions de dirhams», explique M. Mernissi. Cette réduction des dépenses n'a pas fait que des heureux. Les joueurs sont les premiers à subir de plein fouet les répercussions de cette décision, puisque leurs salaires et primes ont été revus à la baisse. Leur moral en a bien évidemment pris un coup dur. C'est ce qui explique, selon le président du club, la baisse de régime de l'effectif depuis le début de la saison. «Le comité est conscient que la politique qu'il est en train de suivre actuellement est impopulaire. Mais elle n'en demeure pas moins efficace. Au mois de septembre dernier, les dettes du club étaient de l'ordre de 3 millions de dirhams. Le club devait la somme de 1,2 millions de dirhams aux joueurs. Actuellement, il ne leur doit plus que 700.000 dirhams», précise M. Mernissi. Mais les maux du club ne sont pas tous d'ordre matériel. Le MAS vit depuis plusieurs mois déjà, une instabilité au niveau de sa direction technique. Depuis la saison dernière, le club a vu se succéder plusieurs entraîneurs : Aurel Ticleanu, Abdeslam Bono, Abdelaziz Amri, Ivica Todorov, Boubker El Ghandour et Abderrahmane Souleimani. La semaine dernière, ce dernier a été remplacé par Abdessalam Bounou, cadre du club qui assure à chaque fois l'intérim. Ces sept cadres techniques qui se sont succédés n'ont pu arrêter la série des mauvais résultats. Et ce n'est que dernièrement que les responsables du club ont compris que le problème de l'équipe ne se situait pas au niveau du coach. Le mea-culpa est venu du président lui-même. «Je pense que nous avons procédé à des changements à la tête de la direction technique sous la pression du public, et nos choix n'ont pas été tous réussis». Devant la gravité de la situation, le comité du club a convoqué la semaine prochaine une réunion à laquelle prendront part les autorités de la capitale spirituelle et les acteurs économiques de la région, pour essayer de trouver une issue. «Le MAS a plus que jamais besoin de ses fans». Voilà un appel lancé par le président d'un club qui se trouve au bord du gouffre.