S'étendant sur 1.000 km, cet axe routier replace la région sur la carte économique Certains projets permettent à des régions d'entrer définitivement dans la cour des grands. C'est le cas notamment de la voie express Tiznit-Dakhla. Cette dernière s'inscrit dans le cadre du Nouveau modèle de développement des provinces du Sud du Royaume lancé par SM le Roi Mohammed VI à Laâyoune en novembre 2015. Dans le détail, la réalisation de cette voie express de plus de 1.000 km vise à aménager un axe routier avec des normes techniques de taille entre les provinces du Sud et les autres régions du Royaume. Il est question en outre de réduire le temps et le coût du transport, améliorer la fluidité de la circulation ainsi que le confort et la sécurité routière, en plus de faciliter le transport des marchandises entre les villes du Sud du Royaume et les grands centres de production et de distribution. Ce projet d'envergure, qui s'étend sur 1.055 km et dont le coût de réalisation s'élève à environ 10 milliards de dirhams, constitue un levier structurant pour le développement économique et social des provinces du Sud. Il est le fruit d'un partenariat entre le ministère de l'équipement, du transport, de la logistique et de l'eau, le ministère de l'intérieur, le ministère de l'économie et des finances, la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, la région de Guelmim-Oued Noun, la région de Dakhla-Oued Eddahab et la région de Souss-Massa. Au niveau de celle-ci, cet axe s'étale sur quelque 48 km, allant du nord de Tiznit jusqu'à la commune de Sidi Bouabdelli. Le premier tronçon relie le sud de Tiznit à Sidi Bounaâmane sur 37 km et le deuxième lie Sidi-Bounaâmane à Anga (province de Sidi-Ifni) sur une distance de 39 km. A fin du mois de juillet dernier, l'état d'avancement du premier tronçon, dont le budget global se chiffre à 420 MDH, est de 49%, alors que 12% des travaux du deuxième ont été réalisés avec un coût global de 435 MDH. Pour la région de Guelmim, cet axe s'étend sur une distance de 340 km entre Tiznit jusqu'à Oued El Ouaer (province de Tan-Tan), pour un coût estimé à 3,4 milliards DH. Pour les tronçons entre Andja et Guelmim (38,8 km) et entre Guelmim et Zrouila (22,6 km), le taux d'avancement est de l'ordre respectivement de 13% et 92%. Sur les autres tronçons, de Tan-Tan jusqu'au territoire de la province de Laâyoune, les travaux avancent à un bon rythme pour être livrés dans les délais. Tandis que pour Laâyoune-Dakhla tous les travaux de ces tronçons ont porté sur le renforcement et l'élargissement de la route à 9 mètres, l'élargissement de la chaussée de 6 à 7m. Au delà de la valeur ajoutée du projet sur un plan purement national, cette voie aura une portée continentale. Dans ce sens, des observateurs africains ainsi que des médias continentaux s'attendent à un vrai impact de cette route sur la sous-région. C'est le cas pour le portail malien d'informations, Malijet. Ce dernier avait écrit que la construction en cours d'une voie express de plus de 1.000 km entre Tiznit et Dakhla en passant par Laâyoune, est «un projet titanesque à portée stratégique notoire qui influera positivement sur les échanges humains, économiques et culturels entre le Royaume du Maroc et des pays comme la Mauritanie, le Sénégal ou le Mali». «Ce projet de route pour un budget de 1 milliard d'euros, alors que le Maroc n'a ni gaz ni pétrole, aura un impact sur le quotidien d'une population de millions d'habitants, répartis sur 10 provinces du Sud marocain et son financement sera assuré par l'Etat marocain et les quatre Régions concernées, à savoir Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued Eddahab et Souss-Massa, dont les habitants du Sahara marocain précisément voient un rêve en train de se concrétiser», avait souligné l'auteur de l'article. Et d'ajouter qu'«au-delà de son impact sur l'ancrage définitif des provinces du Sud dans leur giron naturel, cette nouvelle route aura également une dimension panafricaine qui lui attribuera une portée stratégique incontestable».