Le ministère de la Modernisation des secteurs publics vient de finaliser une étude sur l'horaire continu et la fixation de l'heure GMT+1. Deux mesures qui permettront à l'Etat d'économiser chaque année plusieurs centaines millions de DH. C'est une nouvelle très attendue par tous les fonctionnaires du Maroc. Après plusieurs années de tergiversations, la question de l'instauration de l'horaire continu dans l'administration publique semble prise au sérieux par le gouvernement. Et dès l'été prochain, l'horaire continu sera probablement instauré définitivement. En effet, le ministère de la Modernisation des secteurs publics a entamé, depuis quelques mois déjà, une vaste étude sur l'impact que pourrait avoir la décision d'instauration de l'horaire continu pendant toute l'année. Une étude similaire a également été réalisée par le département de Mohamed Boussaïd concernant la fixation de l'heure marocaine à GMT+1. A ce titre, le ministre de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaïd, avait effectué un exposé devant le Conseil du gouvernement. Aucun ministre n'a exprimé de réticence à l'égard de ces deux décisions primordiales. Pour ce qui est de l'horaire continu, l'étude du département de Mohamed Boussaïd s'est intéressée à Rabat, une ville qui compte, faut-il le rappeler, un cinquième des fonctionnaires, sans compter les collectivités locales. Pour la capitale, donc, l'horaire continu permettra d'économiser 100 millions de DH par an sur la facture pétrolière. En clair, en évitant les déplacements de tous les fonctionnaires du Maroc, entre midi et quatorze heures, l'économie en carburant peut aisément dépasser les 500 millions de DH chaque année. En outre, le département de Mohamed Boussaïd dispose davantage de données chiffrées qui seront bientôt annoncées au grand public. Par ailleurs, en ajoutant une heure aux montres des Marocains, l'Etat peut réaliser d'importantes économies. Face à la flambée du prix du baril de pétrole, il est tout à fait logique que le gouvernement fasse un maximum d'économies au niveau de la consommation pétrolière qui atteint les 100.000 barils par jour. C'est ainsi que le ministère de la Modernisation des secteurs publics assure que "GMT+1" aura des retombées positives notamment au niveau de l'écrêtement de la pointe de la consommation électrique. En d'autres termes, en fin d'après-midi dans la saison hivernale, la consommation électrique au sein des administrations publiques sera nettement diminuée. Il s'agira d'économiser au moins 30.000 tonnes de fioul annuellement et de permettre également à l'Office nationale de l'Electricité (ONE) de différer quelque 700 millions de DH d'investissement. Cependant, certains observateurs estiment que l'instauration de l'horaire continu au sein de la fonction publique risque d'aggraver la lenteur de l'administration et d'accroître le phénomène d'absentéisme. Il va sans dire que cette remarque est fondée. Mais Mohamed Boussaïd en est conscient. Son département a certainement envisagé des parades. Au cours de cette semaine, le ministre de la Modernisation des secteurs publics compte rencontrer les cinq principales centrales syndicales à examiner les mesures à prendre pour que le passage à l'horaire continu soit une réussite totale. Le menu de ces concertations n'a pas été divulgué. Mais il sera certainement question des moyens d'assurer un service public impeccable et l'assiduité des fonctionnaires. Pour atteindre cet objectif, il n'y a en fait qu'une seule solution : l'installation des appareils de pointage, comme c'est le cas dans pratiquement tous les offices publics. Toutefois, le coût de cette opération est encore indéterminé. C'est le même cas pour la restauration ou la scolarisation des enfants. Certains présentent souvent ces questions comme des obstacles à l'instauration de l'horaire continu. En fait, avec cet horaire continu les habitudes culinaires des Marocains peuvent probablement changer. Rien de grave, finalement. Pour ce qui est enfants, les sceptiques de l'horaire continu ont tendance à oublier qu'au cours du mois de Ramadan, les parents, les enfants et toutes les écoles du Maroc s'adaptent très facilement.