La ville de Tanger compte intégrer la donne écologique dans son processus de développement par le grand projet baptisé ''dépollution de la baie de Tanger'' qui est doté d'une enveloppe budgétaire de 600 millions dh. Le projet, mis sur pied et exécuté par la société franco-marocaine en charge de la gestion déléguée de l'eau, d'électricité et de l'assainissement liquide à Tanger (Amendis), a pour objectif d'assurer le traitement de l'ensemble des rejets liquide de la ville du détroit avant évacuation en mer. Il comprend, en premier lieu, l'installation de plusieurs km de collecteurs principaux pour intercepter l'ensemble des eaux usées évacuées par les différentes agglomérations de la ville. Ces eaux usées seront, ensuite, drainées au moyen de stations de pompage, vers une station d'épuration pour traitement avant évacuation au large via un émissaire marin. La station de traitement constitue la pièce maîtresse de ce grand projet avec un coût global de 520 millions dh. Elle sera construite sur une plate-forme maritime, un espace de 1,5 ha gagné sur la surface maritime. La station disposera d'une capacité de traitement d'environ 150.000m3 par jour. Le pré-traitement des eaux usées comprend trois opérations : dégrillage, déshuilage et dessablage. Après traitement, les eaux usées seront évacuées au large via un émissaire marin de 1,3m de diamètre qui s'étend sur une distance de 3 km. L'extrémité de l'émissaire, qui se situe à 50 m de profondeur, est dotée de pulvérisateurs qui serviront à diluer les eaux évacuées et empêcher leur retour sur les côtes. Depuis sa prise en charge de l'assainissement liquide dans la ville du détroit, Amendis a mis sur pied un plan d'action pour faire face à la pollution de la baie de Tanger. Avant 2002, la ville du détroit déversait directement ses eaux usées dans la mer à travers 28 points de rejet anarchiques. L'objectif premier a été de rassembler les affluents de Tanger à travers l'extension du réseau des eaux usées. A travers l'installation d'une cinquantaine de km de canalisations et des stations de pompages et de relevage, la société est parvenue à limiter l'évacuation en mer à deux points de rejet. Grâce à un grand canal souterrain de 1,5 km, les eaux évacuées vers le point de rejet situé à Merkala seront déviées vers la nouvelle station de traitement près du port. Selon le planning des travaux, la station de traitement sera opérationnelle vers fin 2006.