L'annonce par le ministre de l'éducation nationale des modalités de la rentrée scolaire n'a pas tardé à faire réagir les pédiatres et les pédopsychiatres. La Société marocaine de pédiatrie (SMP), la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et la Société marocaine de pédopsychiatrie et professions associées (SMPPA) ont publié le 24 août un communiqué conjoint où elles apportent leurs réflexions sur le sujet. Les trois sociétés ont tenu à remercier le ministre qui a donné aux parents la liberté de choix entre l'enseignement à distance et l'enseignement présentiel. Les pédiatres et pédopsychiatres privilégient le «présentiel» particulièrement pour les enfants de moins de 14 ans. «L'enfant a besoin de liens sociaux qu'il développe à l'école et qui sont nécessaires à son épanouissement. Nous comprenons que ce soit difficile pour les enfants vulnérables, tels que les enfants diabétiques, asthmatiques, immunodéprimés, etc., mais nous privilégions la première option du fait que l'enfant ne soit pas vecteur, et qu'il soit très peu contaminant, d'après différentes études, en particulier pour les enfants de moins de 14 ans», indiquent les professionnels. Vaccination et prise de température Pour les enfants qui choisissent la présence à l'école, plusieurs mesures importantes doivent être appliquées. Les 3 sociétés recommandent tout d'abord de mettre à jour les vaccinations usuelles et faire la vaccination contre la grippe. Avant d'arriver à l'école, la prise de température de l'enfant est obligatoire. Celle-ci doit être inférieure à 38°C en dehors de tout traitement. Tout signe clinique doit conduire à une consultation médicale, avec reprise de l'école sous autorisation écrite du pédiatre. Ces professionnels de santé suggèrent de ménager un décalage des heures d'entrée à l'école selon les classes, pour diminuer le contact entre les parents, qui doivent respecter la distanciation et le port du masque. L'école doit être organisée en séances continues pour qu'il n'y ait pas plusieurs arrivées et départs des parents. Pour ce qui est des moyens de transport, les trois sociétés insistent sur le fait «qu'ils doivent être désinfectés, remplis à 50% de leur capacité et conduits par le même chauffeur». Par ailleurs, les pédiatres et les pédopsychiatres estiment que les repos de classe doivent être différés pour qu'il n'y ait pas un regroupement de toutes les classes dans les cours de récréation. Aération et stérilisation des classes Toutes les classes doivent être aérées pendant une heure avant l'entrée des élèves. L'aération doit être systématique par fenêtres et portes ouvertes pendant les récréations et les repas. En outre, les classes doivent être stérilisées une fois par jour (sol, table, matériel. etc.) et avant chaque rentrée pour les poignées. Il en va de même pour les sanitaires qui doivent être stérilisés de façon répétée. Les tables doivent être éloignées d'un mètre, ce qui déterminera le nombre d'enfants acceptés par classe et par école. Le premier rang doit être éloigné de deux mètres par rapport à l'enseignant pour qu'il puisse enlever son masque pour l'enseignement. Tout le personnel de l'école devra porter un masque. En outre, tous les élèves devront porter un masque à partir du collège. Les trois sociétés insistent sur l'importance des solutions hydro-alcooliques qui doivent être mises à la disposition des enseignants et des élèves. Sensibilisation des élèves «L'enseignant doit expliquer, avec un langage adapté à l'âge de l'enfant, la situation liée à la pandémie et le danger pour la communauté, pour que les élèves adhèrent aux mesures barrières, dont il soulignera l'intérêt et l'importance. Les élèves doivent être informés, responsabilisés et il faut les considérer comme des alliés dans la lutte contre ce fléau», recommandent-elles. Concernant les tests PCR, les trois sociétés affirment dans leur communiqué conjoint que «les PCR préalables à l'entrée en classe pour les enfants et pour les parents ne nous semblent pas pertinentes, car elles sont ponctuelles, faussement rassurantes et n'apportent surtout pas un bénéfice certain malgré le désagrément du prélèvement qui reste acceptable».