Les symptômes caractérisant les enfants psychopathes se rapprochent de ceux des enfants souffrant de troubles d'opposition et de provocation. Mais il ne faut pas confondre les deux. Un enfant turbulent n'a rien à voir avec l'enfant psychopathe. Il ne sera pas fatalement un délinquant ou un criminel. Certains enfants empruntent la voie de la turbulence et l'hyperactivité pour lancer des S.O.S à leurs parents. Ce trouble se manifeste dès le plus jeune âge. Ces enfants souffrent de ce que l'on appelle les TOP (troubles d'opposition et de provocation). Ils refusent souvent les contraintes et consignes de leur âge, argumentent ou s'obstinent pour avoir raison, n'hésitent pas à provoquer pour avoir un surplus d'attention. Ce sont aussi des enfants qui réagissent par des colères démesurées à la frustration, deviennent encore plus arrogants dans l'adversité et la confrontation. Ils reconnaissent rarement des fautes mais blâment surtout les autres. Ceux-là ont des prédispositions à la toxicomanie en cas de non prise en charge. A cause de leurs attitudes, ils auront, avec de fortes probabilités, des problèmes éducatifs ainsi que des échecs professionnels. Des parents qui se montrent dociles et sans autorité ne rendent donc pas service à ce genre d'enfants. Le rappel des limites dans la discussion loin de toute forme de violence est indispensable. Les approches thérapeutiques à l'égard des enfants présentant des TOP concernant les parents sont multiples. Les parents doivent garder leur sang-froid à tout prix. Ils doivent éviter le jeu de la provocation, en ignorant les comportements inadéquats, tout en conservant une relation toujours positive. Au Maroc, ces troubles sont encore assez méconnus. Un TOP est assimilé à «un manque d'éducation» et donc à un manque «de corrections». Le comportement à avoir vis-à-vis d'enfants à TOP est celui se basant sur «le bâton», chose qu'il ne faut surtout pas faire. «Rares sont les parents qui amènent leurs enfants pour des consultations parce qu'ils ont suspecté des tendances criminelles ou des TOP chez leurs enfants», déclare Dr Ghizlaine Benjelloun, pédopsychiatre au Centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd. Cette rareté s'explique en partie par la réticence et l'incompréhension qui continue à entourer ce genre de troubles dans les familles marocaines.