Le gouvernement consacre d'énormes enveloppes budgétaires aux secteurs sociaux. Toutefois, des retombées concrètes sur la vie des citoyens n'apparaissent que rarement. Dans la loi de Finances 2005, le gouvernement a consacré une importance primordiale aux secteurs sociaux. Ainsi dans le budget d'investissement, il a leur a été alloué pas moins de 13,2 milliards de DH. Conscient que la sécurité constitue un facteur fondamental de la stabilité du tissu social, le gouvernement a créé un fonds spécial pour permettre à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) de réaliser le programme de cartes d'identité électroniques. Sur le plan de l'enseignement et de la lutte contre l'analphabétisme, les crédits ouverts au profit de ce secteur s'élèvent à 25,75 milliards de dirhams dont 23 milliards de dirhams pour les dépenses du personnel, 1,4 milliard de dirhams pour les dépenses de matériel et 1,26 milliard de dirhams pour les dépenses d'investissement. La stratégie de développement social mise en œuvre repose sur trois piliers. Tout d'abord, la lutte contre la pauvreté et la marginalisation à travers des actions de proximité. Ensuite, l'intensification des interventions visant à combler le déficit en matière de services de base au profit des populations déshéritées. Et enfin, le développement des actions de solidarité et de partenariat entre les différents intervenants relevant du secteur public, du secteur privé ou de la société civile, dans le champ social. En ce qui concerne la pauvreté, le montant de crédits prévus à cet effet s'élève à 475 millions de dirhams destinés à financer plusieurs programmes, dont la mise en œuvre d'un programme national de lutte contre la pauvreté visant à améliorer les conditions de vie des populations déshéritées et à leur permettre l'accès aux services sociaux de base et la réalisation progressive du programme de solidarité et de lutte contre la mendicité. Manifestement, malgré les moyens importants mis en place par le gouvernement, les répercussions sur la vie des citoyens restent en-deçà des aspirations. Le secteur de la Santé et la prolifération de la mendicité illustrent bien ce décalage entre les programmes gouvernementaux d'une part et la réalité amère des citoyens, d'autre part.