Le dernier cadavre resté sans identification depuis la noyade de 37 clandestins marocains suite au naufrage de leur patera le 25 octobre 2003 au large des côtes de Rota (Cadix, sud de l'Espagne), pourrait être rapatrié au Maroc cette semaine après l'aboutissement de l'investigation pour identifier la victime, a-t-on appris lundi de source officielle. Le cadavre d'un jeune marocain qui voyageait avec 36 autres clandestins, tous morts dans cet accident tragique, est resté en Espagne dans l'attente de localiser sa famille au Maroc. Le corps de ce jeune âgé de 20 ans n'a pas été inhumé le 12 octobre 2004 avec ceux de 12 autres clandestins qui n'ont pas été identifiés, le juge chargé de l'instruction du dossier ayant décidé l'attente de l'aboutissement de l'investigation menée par les médecins légistes et des tests de l'ADN réalisés par des experts de la Garde civile qui s'étaient déplacés au Maroc. Les 12 autres corps non identifiés ont été enterrés dans le cimetière Los Barrios, après une prière officielle. Leur pierre tombale porte l'inscription: "Naufrage de Rota. 25-10-2003. Rota 05". Le 16 novembre 2004, un tribunal de Cadix avait condamné Hamid Echokhch, un passeur marocain de clandestins, à 40 ans de prison ferme, pour le naufrage de la patera qu'il co-dirigeait avec un autre passeur. Echokhch, 25 ans, a été condamné à 37 ans de réclusion pour "homicide par imprudence grave" et à 3 ans de prison pour "atteinte aux droits de citoyens étrangers". Il a été également condamné à verser 90.000 euros à titre d'indemnisation aux familles des victimes. Ce naufrage avait soulevé une polémique en Espagne, après que le Defensor del Pueblo (médiateur) eut ouvert une enquête sur la mort des 37 immigrants près de la base hispano-américaine de Rota. Selon des sources bien informées, la base n'aurait pas prêté attention à un appel lancé par le navire "Focs Tenerife", l'avertissant que l'embarcation était en difficulté.