«Le Maroc a entamé une transformation digitale importante qui a été accélérée par le Covid-19, notamment au niveau des administrations marocaines qui ont dû relever deux principaux défis : d'une part assurer la continuité des services publics, et d'autre part, assurer le télétravail des fonctionnaires et agents publics pendant le confinement». «Le Maroc est l'un des premiers pays de la région MENA à instaurer des mesures strictes de confinement». Ainsi se félicite le cabinet d'intelligence économique Oxford Business Group (OBG) à propos de la réponse marocaine à la pandémie de coronavirus saluée en fin avril par l'UE pour sa rapidité, son efficacité et sa coordination. Selon la même structure, le vaste programme de mesures mis en place «semble avoir porté ses fruits». Les initiatives de l'UE Comme le précise OBG, l'UE a également rejoint des organisations telles que le Parlement panafricain, saluant la proposition de SM le Roi Mohammed VI de lancer une initiative africaine afin de mutualiser les connaissances et les ressources dans la lutte contre le virus. «Il a en outre été annoncé que l'UE allait contribuer à hauteur de 450 millions d'euros au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Covid-19, lancé le 15 mars et destiné à moderniser les infrastructures de santé et à soutenir les secteurs économiques les plus touchés», indique le cabinet. L'industrie, élément central de réponse Selon la même source, une vaste mobilisation de l'industrie a constitué l'un des éléments centraux de la réponse du Maroc au Covid-19. «Le pays était bien placé pour mettre à profit son secteur industriel», estime OBG. En début mars, de nombreuses entreprises de textile et d'habillement se sont lancées dans la fabrication de masques médicaux «visant une capacité de production de 5 millions d'unités d'ici la mi-avril». A son tour, l'unité industrielle de Lamatem à Berrechid, inaugurée en octobre dernier et spécialisée dans la production de textile à usage médical, s'est engagée à satisfaire les besoins du système de santé public marocain en termes de produits textiles médicaux. Des solutions innovantes en santé De leur côté, les chercheurs se sont employés à développer des solutions pour le secteur de la santé produites au Maroc. Peu de temps après l'entrée en vigueur du confinement, l'Université Internationale de Rabat a commencé à produire et à distribuer des masques aux hôpitaux, tout en s'attelant à l'élaboration d'un type de masques plus durables. Au mois d'avril, un groupe d'ingénieurs marocains de l'Université Mohammed VI Polytechnique a annoncé le développement de deux appareils «100% marocains», soit un ventilateur automatique et un thermomètre infrarouge. Aussi, le ministère de la santé a lancé, le 30 mars, une application permettant aux médecins et aux professionnels de santé de mutualiser leurs stratégies et leurs connaissances. A leur tour, des ingénieurs, entrepreneurs et techniciens ont lancé une plate-forme numérique baptisée Ingénierie VS Covid-19 Maroc destinée au partage d'expérience et au soutien des travailleurs essentiels au moyen de technologies innovantes. Vers un avenir numérique En outre, la réponse marocaine au Covid-19 s'est aussi illustrée par le déploiement d'interfaces numériques adaptatives en éducation. Des préoccupations ont toutefois été exprimées quant au nombre limité d'élèves disposant d'un accès au numérique. «Le Maroc a entamé une transformation digitale importante qui a été accélérée par le Covid-19, notamment au niveau des administrations marocaines qui ont dû relever deux principaux défis : d'une part assurer la continuité des services publics, et d'autre part, assurer le télétravail des fonctionnaires et agents publics pendant le confinement», déclare à OBG Mohamed Faïçal Nebri, responsable du département stratégie, développement, coopération et communication à l'Agence de développement du digital. Mieux encore, des applications sont également utilisées pour venir en aide plus spécifiquement à des pans vulnérables de la population. «Aujourd'hui il y a une dynamique qui s'est enclenchée, mais il reste encore du chemin à parcourir car le risque d'un retour aux anciennes habitudes une fois l'épidémie terminée y est encore», ajoute Nebri.