Le secteur contribue à hauteur de 14% au PIB et représente 30% des engagements des banques Le volume des acts notariés a été réduit durant cette période de confinement. Il n'a pas dépassé les 7.000 acts soit 3.500 contrats par mois au lieu de 40.000 qui est la moyenne des acts reçus par un notaire. L'immobilier après la relance. C'est la question sur laquelle s'est penchée une pléiade d'experts du secteur le temps d'un webinaire initié par Injaz Solutions. L'objectif étant de dresser un état des lieux du secteur et de discuter des différentes perspectives pour un bon redémarrage du secteur. Un panel représentatif de l'ensemble des métiers du secteur allant de la promotion bancaire au financement, en passant par le notariat a engagé la réflexion sur la reprise immobilière une fois la crise sanitaire dissipée. Le débat engagé sur une durée de plus de 2 heures a permis d'identifier les urgences de ce secteur économique qui contribue à hauteur de 14% au PIB, génère 1 million d'emplois et représente 30% des engagements des banques (soit 250 milliards DH). Le Covid-19 a créé un choc sans précédent chez les professionnels de l'immobilier. L'ensemble des acteurs sont dans le flou du fait que la crise est intervenue de manière très soudaine et violente. Les chantiers sont à l'arrêt, les showrooms fermés, les demandes de crédits suspendues et par conséquent les trésoreries fortement impactées. «La situation est difficile. Il faut être mobilisé à travers des stratégies simples, cohérentes et fédératrices. D'où la finalité de cette conférence. L'idée étant de sortir avec une vision commune pour préparer la reprise», apprend-on de Jawad Ziyat, directeur d'Injaz Solutions, entreprise spécialisée dans l'accompagnement des promoteurs en termes de commercialisation et de stratégies. Les défis listés Les professionnels déplorent une augmentation de coûts de production et une baisse de ventes sans pour autant mesurer l'impact des deux effets. Cinq défis majeurs ont été relevés lors de cet échange qui a été suivi par plus de 2.000 participants. On cite : le maintien de l'activité sur les chantiers, le respect des engagements vis-à-vis des clients et sous-traitants, le respect des engagements envers les banques, la reprise de l'activité commerciale et la résistance au choc de trésorerie. Malgré les difficultés observées, cette crise s'avère une opportunité de relance effective du secteur qui depuis un moment souffre de maux chroniques et sombre dans un attentisme indéfini. Il est à noter que le volume des acts notariés a été réduit durant cette période de confinement. Il n'a pas dépassé les 7.000 acts soit 3.500 contrats par mois au lieu de 40.000 qui est la moyenne des acts reçus par un notaire pour un volume annuel d'environ 480.000 acts, représentant une régression de 91%. Les leviers de la demande à activer Les intervenants dans leur ensemble restent confiants pour l'avenir du secteur et sont unanimes sur la nécessité de structurer les actions autour de la demande pour sauver leur activité. Il faut ainsi agir sur l'adéquation entre l'offre et la demande en marquant une rupture avec le modèle existant. La relance passe également par la révision des règles d'urbanisme qui pénalisent de manière très forte le consommateur et en allégeant les procédures administratives qui de par leurs lourdeurs et lenteurs renchérissent le prix de l'immobilier. Cette crise sanitaire, du point de vue des professionnels, devrait accélérer les réformes qui tardaient à se concrétiser. Citons ainsi le développement du résidentiel locatif. L'amélioration de ce marché s'avère, selon les experts, une solution de relance en ce temps de crise. Autre levier de la demande à activer, l'immobilier dédié à la classe moyenne en favorisant notamment la verticalité dans la construction et en mettant en place un programme détaillé tel que cela a été fait antérieurement pour le logement social. Les professionnels préconisent également pour la relance la subvention du taux d'intérêt bancaire aussi bien pour le promoteur que pour le consommateur. La réflexion devrait également porter sur la possibilité de déroger certains projets tels que la villa économique sur des parcelles en périphérie des grandes villes. La révision de la VEFA s'impose Parmi les urgences à traiter dans le secteur, les professionnels mettent l'accent sur une révion éminente sur la vente en l'état futur d'achèvement (VEFA). Cette loi est quasiment inappliquée depuis son entrée en vigueur en 2012 et sa notification récente en 2016. L'heure étant de faire aboutir le décret d'application qui assurera une sécurité transactionnelle et rétablira la confiance entre consommateur et promoteur immobilier. Une proposition de loi est en cours d'élaboration visant à combler les failles du texte existant, notamment le paiement de 5% du prix de vente à la signature de l'acte de réservation qui, selon les experts, va contre la protection de l'acquéreur. Sur le plan fiscal, trois points ressortent en priorité. Il s'agit en premier de l'annulation du système référentiel qui d'après les experts ne répond pas à la réalité du marché. Autres contraintes fiscales : la taxe du terrain non bâti (TNB). Le troisième point concerne la réduction du droit d'enregistrement et de la conservation foncière encourageant ainsi l'offre sur le marché.