Du rarement vu. À travers des élections serrées et trop contestées, la journée du 20 juin restera sans doute gravée à jamais dans les annales de la CGEM. Ceux qui ont assisté aux élections de la présidence de la CGEM au complexe de la Banque populaire se rappelleront de ce jour. Chronologie d'une soirée électorale pas comme les autres. Vendredi 20 juin 2003. Une date qui marque la fin d'un système et le commencement d'un autre. Hassan Chami, doit bien tirer une leçon. Jamais il n'aurait rêvé même dans les pires de ses cauchemars que sa réélection trouve tant d'opposants. Personne ne se doutait un instant de la tournure qu'allait prendre le scrutin. Tout a commencé à 15h 30mn par la présentation du président sortant du rapport moral de la CGEM de la période allant de juin 2002 à juin 2003. Puis la présentation du rapport financier par le trésorier de la Confédération Bouchaïb Benhamida, les deux rapports ont été votés à l'unanimité. 16h 15 mn les trois candidats ont été invités à présenter pour la dernière fois les grandes lignes de leurs programmes. Et devant la surprise de tout le monde Mourad Belmaâchi, troisième candidat sur la liste s'est désisté en faveur, non pas de Adnan Debbagh, avec qui il partage le même souci de changement et de rajeunissement, mais de Hassan Chami, son ennemi juré. Drôle de logique !. Surtout si on sait qu'il n'a pas cessé de crier haut et fort pour le rajeunissement de l'équipe dirigeante, et une restructuration des instances de la CGEM. À signaler par ailleurs que le nombre des adhérents à jour de leur cotisation a atteint, pour la première fois dans la vie du patronat 2597 alors qu'il ne dépassait pas le cap de 2000 quelques jours avant les élections. L'engouement des entreprises, créé par l'importance de l'enjeu électoral, a renfloué les caisses de la CGEM. Pour bon nombre d'observateurs, les candidats y sont peut-être pour quelque chose. Le vote a duré six heures. Six heures d'angoisse de calculs et d'attentes. Cette élection qui a mis en bras de fer deux clans. Le clan Chami, qui met en avant son expérience et son relationnel. Et le clan Debbagh qui symbolise une volonté réformatrice montre que la coalition au sein de la CGEM n'est pas aussi unie qu'on le pense. Les résultas de ce scrutin en témoignent. Hassan Chami a remporté le scrutin à 1.108 voix sur les 2.197 exprimées. Quant à M. Debbah il n'a pu obtenir que 1.089 voix. Un score qui reste honorable pour ce jeune candidat, mais qui a suscité plusieurs contestations de son équipe. La contestation qui a été si brutale, a obligé de retarder l'annonce du président vainqueur de plus une heure. Les deux candidats restants ont été à point égal durant presque tout le vote seulement une poignée de 19 voix a fait la différence. Après cette courte victoire de Chami et de son clan, la situation exige une refonte du système de gestion et une plus grande ouverture sur l'ensemble des composantes de la CGEM. Avec la moitié de la CGEM qui n'est pas avec eux, le risque d'une scission est plus que probable aujourd'hui. Ils auront intérêt à ne pas exclure Debbagh et son équipe des affaires. Nombreux sont ceux qui étaient déçus de voir Chami, reconduit à la tête de CGEM pour un deuxième mandat. Ils n'ont plus le choix, avec la moitié de la CGEM qui n'est pas avec eux, sinon on sera obligé de se retirer de leur club». Ces propos balancés en off par un jeune entrepreneur de Fès, montre combien il est nécessaire pour Hassan Chami, et pour son équipe de renforcer les structures de la CGEM, afin de lui permettre de mieux appréhender et répondre aux exigences du changement et de l'élargir à toutes les composantes de l'entreprise, pour les femmes chefs d'entreprise et de la jeunesse entrepreunariale. Hassan Chami aura la tâche de concrétiser les recommandations proposées par le cabinet d'audit LMS, retenu comme objectif pour 2007. Ainsi le patron des patrons devra procéder à la définition d'un projet global de la promotion de l'entreprise. Cette mission aura pour contrecoup la délimitation des contours de la mission de la CGEM. De même il aura pour tâche d'instaurer un climat de confiance entre la Confédération et les pouvoirs publics. Et de mener à terme les grands chantiers de mise à niveau de l'entreprise marocaine.