Sommet pour l'action sur l'IA: C'est parti !    L'ONCF entre dans une nouvelle phase de décarbonation grâce aux «Green bonds»    Halieutis. Mustafa Amzough : "Les plans d'aménagement aquacole ont donné une impulsion à l'aquaculture"    Le Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie ouvre des canaux de communication avec l'administration Trump et demande des sanctions contre le régime algérien    Le Secrétaire général du Comité exécutif de l'OLP remercie Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour ses efforts dans la résolution de la crise des fonds palestiniens retenus par Israël    L'annonce du recrutement de 800 infirmières égyptiennes au Maroc suscite la controverse    Mauritanie. Les conducteurs marocains peuvent circuler    Gérard Larcher en visite officielle au Maroc : Voici le programme    Energie. Le Gabon lance un plan d'urgence    Question palestinienne : Sommet arabe d'urgence le 27 février au Caire    Niger. Des assises pour fixer la durée de la transition    Le Tour du Rwanda 2025 est maintenu    Raid Sahraouiya : quand le défi sportif rencontre la solidarité féminine à Dakhla    L'Algérie défonce les défenseurs des droits de l'Homme (ONU)    Arabie Saoudite : démantèlement de trois réseaux criminels de trafic de drogue    Le Tchad, invité d'honneur du FESPACO 2025    Judaïsme d'Afrique. Promotion du dialogue interculturel    Caisses internes de retraite : une tuile pour la réforme !    Botola D1 / L'après J20: certitudes, variantes et incertitudes ?    Liga / L'après J23: Le Barça met la pression sur le Real et l'Atlético    Botola DII/L'après J16 : Le KACM leader, les relégables '' en bousculade'' !    IAACA : le Maroc réélu au comité exécutif    Réforme de l'IR : 8,6 MMDH pour alléger la pression sur les salariés    Mehdi Hijaouy : faux expert, vrai escroc    Conflit en RDC : Kinshasa sollicite le soutien du Maroc    Les sanctions de Trump contre l'Iran font grimper le pétrole    Sidi Kacem : L'Initiative Nationale pour le Développement Humain met l'art et la culture à la portée de la jeunesse rurale    Revue de presse ce lundi 10 février 2025    Les prévisions du lundi 10 février    Donald Trump compte imposer des droits de douanes de 25% sur les importations d'acier    Tifariti... Confirmation de la souveraineté nationale sur l'ensemble du territoire du Sahara marocain    Sahara: Depuis Tifariti, les Sahraouis renouvellent leur allégeance au Trône Alaouite    Le fonds souverain émirati Mubadala scelle l'acquisition du groupe pharmaceutique PHI Maroc    Les températures attendues ce lundi 10 janvier 2025    Températures prévues pour le lundi 10 février 2025    La saisie de perroquets à Chefchaouen a été menée conformément à la loi (ANEF)    Les Lions de l'Atlas de rugby se qualifient pour la phase finale de la CAN    Course 10 km Internationale de Casablanca: Zine Eddine Ouria et Assia Nouri décrochent le titre de la 14e édition    Document officiel des archives françaises reconnaissant la marocanité de Tindouf    François Ozon tournera L'Etranger d'Albert Camus au Maroc    Cinéma : Trois films marocains au DIFF    Festival : Hindi Zahra, Seal, Kool & The Gang... Jazzablanca grandit    Dakhla : Clôture en apothéose de la 11e édition du Raid Sahraouiya    Coupe Lalla Meryem de golf: l'Anglaise Cara Gainer remporte la 28è édition    L'Ambassadeur de Chine au Maroc participe à la cérémonie de remise de dons aux maisons de quartier à Taroudant    MAGAZINE : Mohamed El Baz, l'incalculé de l'Art Fair 2025    Le temps qu'il fera ce dimanche 9 février 2025    Black Eyed Peas, Kool & The Gang, Seal… du lourd pour la 18e édition de Jazzablanca!    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le choc des attentats délie les langues
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 30 - 06 - 2003

Dans le cadre du Festival Gnaoua musiques du monde, deux colloques, intitulés «Culture, modernité et ouverture» et «minorités et démocraties», ont été organisés les 27 et 28 juin à Essaouira. Meurtries par les attentats de Casablanca, les langues des intervenants se sont déliées pour aborder des sujets, souvent qualifiés de tabous.
Les colloques de vendredi et samedi ont été passionnants. Les événements du 16 mai ont pesé sur les communications au point que le choc des attentats a délié les langues. Les participants ont pris le taureau par les cornes et tenu des propos qui ont surpris par leur courage. A commencer par une intervention très applaudie de Mohamed Achaâri, ministre de la Culture. «Est-ce qu'on peut moderniser un pays d'Islam sans moderniser l'Islam ?». «Pour moderniser le pays, est-ce qu'on n'a pas intérêt à réformer l'Islam ?» Telles sont les deux questions auxquelles le ministre de la Culture a invité les penseurs, intellectuels, historiens et sociologues à réfléchir. Il a estimé qu'il existait une «dichotomie» entre le vécu de la majorité des Marocains et leur religion, et qu'il était temps de mettre un terme à «l'hypocrisie» qui place en inadéquation la vie courante des gens avec leur référence à la religion.
Le docteur Ghita El Khayat a traité, quant à elle, d'un thème qui lui est cher : les métissages culturels. Elle a fait l'apologie de la rencontre avec l'autre. Elle a tenu un discours convaincu sur l'importance du siècle des Lumières dans la modernisation du monde entier. «Le Maroc a eu la chance d'être francisé», a-t-elle affirmé. Et d'ajouter que si les Marocains parvenaient à aborder cette partie de leur histoire sans «le complexe du colonisé», ils pourraient la convertir en source de richesse.
Mohamed El Gahs, secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse, a pour sa part fustigé les personnes qui cherchent des causes sociales au terrorisme. «On ne justifie pas le terrorisme, on le condamne !». A ses yeux, la source des problèmes est relative à l'acception du terme «nation» qui ne se délimite pas à la population marocaine et aux frontières du pays. Ce terme dit trop de choses aux Marocains parce qu'il les renvoie à la Oumma arabe, aux pays islamiques. C'est au culte d'une nation, qui reconnaît ses particularités religieuses et linguistiques, qu'il a appelé de toutes ses forces pour engager les Marocains à défendre jalousement les valeurs du pays dans lequel ils vivent.
Simon Lévy s'est également exprimé. Il a usé de son franc-parler habituel pour accuser les appellations qui éliminent les personnes de sa confession.
«Quand on n'arrête pas de vous répéter depuis votre naissance que le Maroc est un Etat musulman, que les Marocains sont tous des Musulmans, et bien, nous (Juifs), on ne peut s'empêcher de se demander : que fait-on dans ce pays ?». Il en veut comme preuve les manuels scolaires qui ne mentionnent pas une seule fois les Juifs qui vivent pourtant au Maroc depuis 2.000 ans. Il appelle à cet égard à revoir ces manuels en y retraçant toute l'Histoire du Maroc pour enraciner dans les représentations mentales la présence de la «minorité juive» comme une composante à part entière de la société marocaine.
Simon Lévy a aussi expliqué que les Juifs ont vécu en partie, sans soucis, au Maroc parce qu'ils s'occupaient du commerce. André Azoulay, conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a exprimé son désaccord avec Simon Lévy. Il a récusé l'appellation «minorité», parce qu'il se sent appartenir à un tissu global. Il s'est également opposé au fait que les Juifs aient pu subsister au Maroc, parce qu'ils étaient «marchands». «Nous sommes médecins, musiciens, ambassadeurs, politiciens», a-t-il dit. Il a de surcroît expliqué que les attentats de Casablanca rendaient les Juifs marocains «plus déterminés qu'avant» : ce qu'ils tenaient pour naturel ne l'est plus, et il faut désormais militer, se battre, pour faire triompher les valeurs de tolérance et d'acceptation de la différence de l'autre. Dans ce combat, André Azoulay semble très décidé : «J'ai deux mille ans d'âge ici et personne ne me les enlèvera !»
• DNES Aziz Daki


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.