Habitat. Avec le pragmatisme d'un chef d'entreprise, Driss Jettou traduit dans les faits sa politique de proximité. La cérémonie de signature de cinq conventions portant sur le relogement de 7.800 familles habitant des bidonvilles casablancais en est la démonstration. «Ma préférence pour les réunions de travail est bien connue. C'est pourquoi, je n'ai pas préparé de discours. Depuis 48 ans que j'ai élu domicile à Casablanca, c'est une honte que de laisser encore traîner ses problèmes bien identifiés depuis», affirme sans détours le Premier ministre Driss Jettou vendredi 27 juin, au siège de la wilaya de la région du Grand Casablanca en marge de la cérémonie de signature de cinq conventions portant sur le relogement de 7.800 familles des habitants des bidonvilles casablancais. Avec le pragmatisme d'un chef d'entreprise, la politique gouvernementale de proximité traduisant l'implication appuyée de S.M. le Roi dans cette ambitieuse entreprise, a été déclinée par Driss Jettou déterminé à s'attaquer à l'ensemble des problèmes du Grand Casablanca. Tout en remerciant les Banques qui ont “répondu à l'appel” en accompagnant le programme du logement social, le Premier ministre s'est dit convaincu «qu'en suivant le même rythme de réalisations, nous viendrons à bout des problèmes de logement à Casablanca en seulement 4 à 5 ans», avant d'ajouter que ses problèmes traînent depuis longtemps et qu'il devient urgent de régler la question de l'habitat insalubre. Je suivrai personnellement la concrétisation des projets initiés. Toutefois, il ne faut pas réaliser des ghettos, sous la pression du timing, que nous regretterons dans l'avenir. Cette réunion de travail a aussi été marquée par une réactivité à citer en exemple. Répondant à une intervention du Gouverneur-secrétaire général de la Communauté Urbaine de Casablanca, laissant entendre que des discussions seraient engagées pour répondre aux doléances des prometteurs quant à la diminution de la superficie allouée aux équipements publics, Driss Jettou était aussi direct que clair. «J'ai toujours pensé que le problème du terrain au Maroc est un faux problème. Bien au contraire, au lieu de chercher à rétrécir les superficies dédiées aux équipements publics, il faut plutôt chercher à les agrandir» a-t-il-ajouteé. Par suite, les cinq conventions ont été signées. Elles visent à doter Casablanca de nouveaux quartiers à construire sur une superficie estimée à 60 hectares et qui coûteront une enveloppe de 2,1 milliards de DH. Il a été également question, lors de cette rencontre, de la signature du contrat-programme de la Régie autonome de transport public urbain de Casablanca (RATC) signé entre cette régie d'une part, le ministère de l'Intérieur, la wilaya de la région du Grand Casablanca et la communauté urbaine de Casablanca, d'autre part. Composé de 19 articles arrêtant les mesures à prendre par la RATC et les pouvoirs publics en vue d'assurer le fonctionnement de la régie au cours de la période de mai à décembre 2003, ce contrat a été adopté en attendant la finalisation du plan d'action destiné à restructurer la gestion du service de transport public urbain. Il a aussi été question du règlement de la situation du projet de la coopérative d'habitat des employés de la RATC. Dans le détail, la première convention, signée entre l'assemblée préfectorale de Aïn Sebâa-Hay Mohammadi et l'Agence nationale de lutte contre l'habitat insalubre (ANHI) concerne la première phase du projet Hassan II, pour le relogement des habitants du bidonville «Carrières centrales». Le projet consiste en la réalisation de 1.250 unités d'habitat social pour un montant de l'ordre de 200 millions de DH.La deuxième convention, signée entre la commune urbaine de Nouasser, l'ANHI, l'Office national des aéroports (ONDA) et l'Agence d'habitat et d'équipement militaires, concerne la fourniture de l'habitat décent, le relogement des habitants du bidonville Douar Ennakhil dans la commune urbaine de Nouaceur et l'amélioration de l'environnement de l'aéroport Mohammed V. La troisième convention, signée entre le conseil de l'assemblée préfectorale El Fida-Derb Sultan et l'ANHI, porte sur le financement et la réalisation du projet “Omar Ben El Khattab” pour le relogement des habitants des bidonvilles situés dans le territoire de ladite province. Un autre projet, «El Bahia», a fait l'objet d'une convention avec la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) a été signé avec la même préfecture. Cette opération consiste en la construction d'un complexe résidentiel et commercial. Le dernier projet vise la réalisation d'un complexe résidentiel et commercial pour la lutte contre l'habitat insalubre à Sidi Maârouf, préfecture de Aïn Chock-Hay Hassani. Enfin, M. Jettou a annoncé la mise en place très prochainement de trois fonds de garantie destinés au logement. Le premier concernera les fonctionnaires, le deuxième, le secteur privé et le troisième, le secteur libéral.