Créer de la richesse est un impératif incontournable surtout après les évènements du 16 mai. C'est ce que vient de souligner M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi, à l'ouverture du premier congrès du Centre des jeunes dirigeants (CJD). Le premier congrès du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), organisé à Casablanca les 13 et 14 juin 2003, a tenu ses promesses. La qualité de l'organisation ainsi que celle des interventions ont ravi le large public présent lors des deux journées du congrès. Aussi, les invités de la deuxième rencontre euro-méditerranéenne ou ceux du CJD France ont tenu à partager leurs expériences respectives pour mieux animer ces journées. «Parler du contexte de notre économie sans parler de la situation exceptionnelle que nous vivons avec la mutation de notre société marocaine vers des changements qui s'imposent à nous serait une erreur. Oui, car le prisme économique seul ne peut être un projet de société» estimait Jamal Belahrach, Président national CJD 2001-2003 avant de passer le relais à Khalid Karraz, désormais Président pour la période 2003-2005. L'ouverture du congrès s'est faite en présence d'André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et d'Abderrazak El Mossadeq, le ministre chargé des affaires économiques, des Affaires générales et de la mise à niveau de l'économie. «Créer de la richesse est un impératif plus que par le passé pour qu'il n'y est plus de 16 mai» a lancé, sans détour, André Azoulay, à l'adresse de l'assistance faite essentiellement d'entrepreneurs. Les tables rondes programmées le long de la première journée se sont proposées de s'interroger sur la responsabilité du dirigeant ainsi que celle de l'entreprise. Ainsi, la table débattant du métier de dirigeant, a vu la participation d'une pléiade d'intervenants de choix : Mourad Chérif (OCP), Aziz Akhannouch (Akwa), Hassan Chami (CGEM), Abderrahim Benkirane (Suzuki). Les témoignages livrés lors de cette table étaient riches en expériences instructives. La salle, de son côté, invitée à poser les questions qui, sans tabou, étaient posées systématiquement à la personnalité désignée. Ainsi, interpellé sur l'image du père et son style de management, Aziz Akhannouch a essentiellement axé sa réponse sur la simplicité de la personne qui a été transmise au groupe tout entier. «Tout en étant un groupe moderne, nous essayons de conserver un visage humain, une proximité avec l'ensemble des partenaires. Telle a été la manière de gérer de feu mon père» a-t-il précisé. Allant de ce sens, Mourad Chérif a apporté son témoignage sur la personnalité du fondateur du Groupe Akwa. Pour lui, l'homme était animé par l'amour de son entreprise mais surtout du pays. Cette approche s'est manifestée, explique le président de l'OCP, lors d'une crise grave subie par l'office. Ce dernier ne pouvait pas honorer ses engagements. Tous les fournisseurs ont arrêté leurs livraisons. Le seul a ne pas le faire était le Père Akhannouch. «Je tiens à apporter ce témoignage car la mémoire du passé permet de mieux se projeter dans l'avenir» témoignage Mourad Chérif tout en répondant, à sa manière, à la question de la table ronde : être dirigeant est un métier ou un leg ? Par la suite, une autre table ronde a traité de la responsabilité sociale de l'entreprise. Aux côtés d'exemples de la BMCE Bank, Lydec, Accor ou encore de l'association “l'heure joyeuse”, l'expérience menée par Fouad Benseddik, Directeur Recherche et Relations internationales de Vigeo (organisme de notation sociale) est riche en enseignements. «Les définitions, selon les pays, de la responsabilité sociale diffèrent. Il faut par conséquent s'adapter à la réalité du terrain» stipule l'expert. En résumé, les deux jours du congrès ont au moins permis de mettre en contact des expériences et de les croiser. Ceux-ci, sous le leitmotiv commun au CJD : «Nous devons être des montreurs d'exemples et non des donneurs de leçons».