Les professionnels du secteur se penchent sur l'élaboration d'un plan de relance La crise sanitaire qui sévit actuellement au Maroc vient aggraver la situation dans le secteur du bâtiment. Cette branche d'activité, qui peine depuis des années à reprendre son élan, se voit aujourd'hui face à un nouveau défi. Et pas des moindres puisque l'impact de la pandémie n'a pas tardé à se faire sentir dans le secteur. Les professionnels brossent, dans ce sens, un tableau sombre. On note une décélération du rythme de réalisation des projets au niveau national. Certains chantiers sont actuellement en arrêt au moment où le manque de commandes freine l'élan des producteurs de matériaux de construction. Ce constat a été fait par les professionnels du secteur. Les présidents des trois fédérations du bâtiment ont partagé, récemment, leurs doléances avec Nezha Bouchareb, ministre de l'aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville (MATNUHPV). La Fédération nationale du bâtiment et travaux publics (FNBTP), la Fédération marocaine des matériaux de construction (FMC) et la Fédération marocaine du conseil et de l'ingénierie (FMCI) ont ainsi dressé, lors d'une visioconférence avec la ministre de tutelle, un état des lieux actualisé de la situation du secteur. Outre les points susmentionnés, les professionnels ont fait état d'une pression sur la trésorerie due à la faiblesse des recettes et l'accumulation des impayés. Il a également été souligné que le télétravail n'est pas adapté à la nature d'un bon nombre de métiers du secteur, chose qui entrave davantage le déroulement des projets prévus. Face à cette situation, des mesures urgentes sont à engager. L'idée étant d'atténuer les impacts de la crise sanitaire sur le secteur et d'assurer la continuité de l'activité des entreprises du BTP. C'est dans ce sens qu'un plan de relance post-pandémie est en cours de préparation, et ce en étroite collaboration entre les trois fédérations et la tutelle. Les pistes d'action prioritaires de cette reprise viennent alimenter la réflexion initiée par le ministère concernant les mesures urgentes et les options stratégiques à mettre en place à court et moyen termes. Ainsi, la relance rapide de la commande publique et la protection de la production locale face aux importations massives figurent parmi les premières recommandations émises par les professionnels. Les acteurs du secteur appellent à donner plus de visibilité à l'amont à travers, entre autres, le lancement des études de planification. Il est également recommandé de favoriser la préférence nationale, notamment dans les marchés publics ainsi que de faciliter le démarrage des chantiers en octroyant des avances de 10 à 15% aux entreprises contre la remise d'une caution. Il est également question d'accélérer les délais de paiement et appuyer les entreprises, y compris les grandes, pour obtenir des lignes de crédits bancaires supplémentaires afin d'alléger leur trésorerie. L'heure étant également à la mise en place de mécanismes pour soutenir le tissu entrepreneurial et industriel national permettant d'avoir une autonomie d'exécution des chantiers BTP. Parmi les priorités figurent également la relance de l'écosystème construction et logement, l'élaboration des stratégies de construction régionales, l'appui à la recherche et développement pour développer des solutions nationales locales innovantes concrétisées par des opérations pilotes.