Dans son discours adressé à la Nation, SM le Roi a réitéré l'attachement du Maroc à ses engagements en faveur de la démocratie et de la modernité et mis en garde contre le nihilisme prévalant chez certains milieux. Si «ce qui s'est passé à Casablanca aurait pu se produire en tout autre lieu», il n'en demeure pas moins important de désigner du doigt «certains milieux faisant mauvais usage de la liberté d'opinion», qui «se sont cantonnés dans une opposition systématique aux orientations des pouvoirs publics». C'est en ces termes que S.M. Mohammed VI a donné le ton de la démarche qui doit prévaloir dans les rapports entre l'Etat et la société. Aussi, tout en appelant à la fermeté dans la lutte contre le terrorisme, le Maroc réitère son attachement «à ses engagements internationaux» et poursuivra «avec conviction, assurance et ténacité», la marche engagée pour concrétiser son «projet sociétal démocratique et moderniste». Tel est le second message adressé par S.M. le Roi lors de son discours à la Nation du 29 mai dernier. «Afin de tirer les leçons de ce qui s'est passé et de Nous mobiliser pour que plus jamais cela ne puisse se reproduire, J'ai estimé utile de M'adresser à toi, aujourd'hui, pour dire aux citoyens en général, et aux habitants de Casablanca en particulier, combien Je partage leur émotion, leur profonde indignation et leur rejet catégorique du terrorisme haineux et abject. Je tiens aussi à réitérer l'expression de Mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes innocentes, tant marocaines qu'étrangères» a annoncé le Souverain. Et d'ajouter que «Soucieux de concrétiser la solidarité de la Nation à l'égard des familles sinistrées», Il a «décidé de leur accorder des dotations financières exceptionnelles». Analysant certains aspects des actes terroristes qui ont secoué la ville de Casablanca, et le profil des terroristes, S.M. a tenu rappeler que «cette agression terroriste est contraire à notre foi tolérante et généreuse. Plus encore, ses commanditaires, comme ses exécutants, sont d'ignobles scélérats qui ne peuvent en aucune manière se réclamer du Maroc ou de l'Islam authentique, tant ils ignorent la tolérance qui caractérise cette religion». Car, dit-il, «l'Islam, attaché au respect de la vie, interdit toute effusion de sang, estimant qu'ôter indûment la vie à une personne revient à attenter à la vie de l'humanité tout entière». Aussi, tout en rappelant que «ce qui s'est passé à Casablanca aurait pu se produire en tout autre lieu», Sa Majesté n'a pas manqué de faire état des dangers qui découlent de l'irresponsabilité qui prévaut dans certains milieux. «Et si l'Etat, mesurant les dangers des menaces terroristes, a assumé ses responsabilités pour les combattre et s'efforcer de les prévenir, par la force de la loi, au moyen de textes soumis au Parlement des mois durant, il n'en reste pas moins», ajoute le Souverain «que certains milieux faisant mauvais usage de la liberté d'opinion, se sont cantonnés dans une opposition systématique aux orientations des pouvoirs publics». Aussi, «Aux uns et aux autres, il a dit :«l'exercice des droits et de la liberté exige corrélativement d'assumer les obligations et devoirs de la citoyenneté, tant il est vrai que l'édification et la consolidation de la démocratie ne sauraient être menées à bonne fin que sous l'égide d'un Etat fort par la suprématie de la loi». «L'heure de vérité a sonné, annonçant la fin de l'ère du laxisme face à ceux qui exploitent la démocratie pour porter atteinte à l'autorité de l'Etat, et de ceux dont les idées qu'ils répandent représentent un terreau pour semer les épines de l'ostracisme, du fanatisme et de la discorde. Le temps est venu aussi pour faire face aux désinvoltes et à ceux qui s'évertuent à empêcher les autorités publiques et judiciaires de veiller, avec la fermeté que requiert la loi, pour protéger l'intégrité et la sécurité des personnes et des biens», a annoncé le Souverain. Un ton grave et ferme qui ne l'a pas empêcher, pourtant, à suivre «avec émotion, la marche imposante de Casablanca, considérée comme la plus grande marche nationale pour la paix et la tolérance et pour le rejet de la violence et du fanatisme. Cette marche, sans précédent dans cette ville, réaffirmait qu'elle ne se laisserait pas intimider par les crimes d'une bande de voyous crapuleux». Un événement qui rappelle le contexte et «l'ambiance de la glorieuse Marche Verte», laquelle incarnait la symbiose «entre le Trône et le peuple» et aussi «l'état de veille, de vigilance et de mobilisation qui s'instaure chaque fois que sont visées les constantes de la nation, ses valeurs et institutions sacrées, que ce soit pour préserver l'intégrité territoriale du Royaume, ou pour concrétiser notre projet sociétal démocratique moderniste». «Le terrorisme ne passera pas» et «le Maroc restera fidèle à ses engagements internationaux et poursuivra, sous Notre conduite, avec conviction, assurance et ténacité, la marche engagée pour concrétiser notre projet sociétal démocratique et moderniste». Engagement irréversible du Roi du Maroc et de son peuple.