Le 7ème colloque international du GRET qui a lieu les 29 et 30 mai à Rabat se penche sur le nouveau rôle de l'Etat dans la conduite de l'action publique. Administration et collectivités publiques se trouvent ainsi au centre du débat. C'est sur fond des événements tragiques du 16 mai dernier à Casablanca que le 7ème colloque international du GRET (Groupement de Recherche sur Espace et Territoires) a lieu jeudi 29 et vendredi 30 mai à Rabat. Gouvernance, modernisation du secteur public, démocratie, sont les mots d'ordre de cette manifestation organisée sous le thème « Gouvernance et conduite de l'action publique au 21ème siècle », en collaboration avec l'UFR des sciences administratives de la faculté de Droit de Rabat, la Fondation Hanns Siedel et l'Action intégrée avec l'Université de Paris I. Ali Sedjari, président du GRET et responsable de l'UFR des sciences administratives a tenu, lors de la séance inaugurale, à mettre les travaux de ce colloque international en relation avec les changements qui s'accélèrent un partout dans le monde. « Il est indéniable que l'on s'achemine vers un nouveau style de gouvernement », note-t-il. Et d'ajouter : « L'important pour nous est de savoir si l'Etat peut encore garder son rôle central dans le pilotage de l'action publique ». L'universitaire n'a pas omis à ce sujet de souligner les difficultés qui entravent cette action notamment le changement de la physionomie et des statuts de l'Etat d'une part, et la « crise de gouvernabilité » à laquelle l'appareil étatique se trouve actuellement confronté. « Cette crise se manifeste à travers un grand déficit de légitimité qui coïncide avec un désengagement envers le politique », explique-t-il. Pour l'ambassadeur de l'Allemagne à Rabat, Roland Mauch, l'objectif principal de la bonne gouvernance est avant tout l'amélioration du vécu de la population. « Un des mots clés dans le domaine de gouvernance est la participation. La coopération entre l'Allemagne et le Maroc dans ce secteur est exemplaire », a souligné le diplomate. Le Maroc, qui s'est engagé sur le chemin de la démocratisation ne doit en aucun cas se détourner de la bonne voie. « Les événements de Casablanca ne doivent pas influer sur la démocratisation au Maroc », conclue l'ambassadeur. Le délégué régional de la fondation Hanns Siedel, co-organisatrice du colloque a pour sa part mis en exergue les nouveaux fondements de l'action publique sur lesquelles se basent toute bonne gouvernance. Plusieurs experts et universitaires français, italiens, espagnols, tunisiens, algériens et marocains se penchent donc durant ces deux jours sur ce concept de la bonne gouvernance et ses nouveaux fondements. Ils énumèrent les nouvelles techniques de gouvernance qui sont en étroite relation avec les nouveaux modes de l'action publique. Parmi celles-ci l'introduction des principes de management tout en respectant les spécificités de l'administration. Les participants à ce colloques essayent d'analyser à quel point ces principes entrepreunariaux sont-ils compatibles avec les spécificités du service public. Ainsi, les techniques du manager ne remettent pas fondamentalement en cause les principes de fonctionnement de l'administration. Ils éclairent leur mise en application à travers une meilleure planification des ressources matérielles et humaines. Cette relecture de l'action publique se baserait essentiellement sur une approche de contrôle orientée vers l'évaluation des performances et non la régularité des procédures administratives. Un grand pas vers la réforme du secteur administratif.