Le contexte économique actuel, les nouveaux choix gouvernementaux, les engagements en matière de mise à niveau économique et de rationalisation du portefeuille public ont incité le gouvernement à engager au plus vite la restructuration de la SODEA et la SOGETA. Dans le cadre des orientations du gouvernement visant la redéfinition du rôle de l'Etat en matière de gestion des terres agricole, les contrats de restructuration de la Société de développement agricole (SODEA) et de la Société de gestion des terres agricoles (SOGETA) ont été signés, lundi à Rabat, sous la présidence du Premier ministre Driss Jettou. Les contrats signés par le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou et le ministre de l'Agriculture et du développement rural, Mohand Laenser, et les présidents des directoires de la SODEA et la SOGETA, ont pour fondement le plan de restructuration des deux entreprises publiques tel que validé par la commission interministérielle présidée par le Premier ministre. Ainsi, le désengagement de l'Etat de la production agricole à travers le renforcement de la politique de partenariat est devenu une réalité. Le Premier ministre a souligné l'"importance particulière" de la restructuration d'ici 2006 de la SODEA et de la SOGETA, qui "gèrent 124.000 hectares des meilleures terres agricoles de l'Etat au potentiel de production élevé". Les principales raisons de cette restructuration résident dans l'accumulation du déficit qui traduit en fait l'inefficacité avérée du mode de gestion directe des terres agricoles par l'Etat. Les déficits structurels importants des deux entreprises publiques ont montré les limites de ce mode de gestion. Le passif actuel de ces deux sociétés se chiffre à 2,38 milliards DH, dont 1,189 milliard de dettes bancaires et 479,3 millions DH de dettes des organismes sociaux. "Au-delà de ces déficits comptables, l'obligation d'une meilleure valorisation des terres constitue l'objectif majeur à réaliser", a précisé M. Jettou, ajoutant que le contexte économique actuel, les nouveaux termes de la gouvernance, les engagements du gouvernement en matière de mise à niveau économique et de rationalisation du portefeuille public ont incité le gouvernement à engager au plus vite la restructuration des deux sociétés, qui emploient 5.700 personnes de façon permanente. Les principes de base sur lesquels repose le plan de restructuration envisagé, comme précisé par le Premier ministre, consistent en la préservation du patrimoine agricole de l'Etat, la valorisation du potentiel de production de ces terres à travers un nouveau mode de gestion, la préservation des missions stratégiques de production de semences sélectionnées et de plants certifiés, la restructuration sociale la plus favorable et un coût minimum pour le trésor public et le moins de charges pour le contribuable. Au niveau foncier, le plan prévoit le recentrage de la SOGETA sur la production de semences et de plants certifiés sur 40.950 ha avec le personnel nécessaire (1.043 personnes) et la valorisation du reste des terres, dont 76.737 ha à travers le partenariat SODEA-opérateurs privés et 6.619 ha (terrains urbains et périurbains des deux sociétés) à travers des cessions au privé pour la promotion de l'habitat notamment social et du tourisme ainsi que la réalisation de zones d'activités économiques. Pour ce qui est de la restructuration sociale qui nécessitera la mobilisation de 486 millions DH, dont 444 millions avant septembre 2003, elle consistera principalement en un redéploiement des ressources humaines par le maintien du personnel nécessaires à la mission publique de production de semences sélectionnées et de plants certifiés, les départs concertés du personnel non nécessaire à la mission stratégique et le transfert du personnel concerné aux exploitations destinées au partenariat entre 2003 et 2006. Au volet financier, le plan de restructuration vise l'apurement du passif des sociétés qui s'élève à 2,38 milliards DH dont 1,189 milliard de dettes bancaires et 479,3 millions DH de dettes des organismes. Le coût de cette restructuration s'élève, selon les premières estimations, à 2,074 milliards DH, dont 1,252 milliard pour financer les dispositions urgentes avant septembre 2003, 507 millions pendant la période 2003-2006 et 315 millions pendant la période 2006-2013, a indiqué le ministre des Finances et de la Privatisation, lors de la cérémonie de signature.