L'Etat de droit et des institutions ne peut à aucun moment céder sous les coups de boutoir de ces provocations haineuses et criminelles. Il doit pouvoir par la force de la loi s'opposer, avec fermeté, à tout ce qui concourt à déstabiliser ce pays, à disloquer sa société, à nuire à la quiétude de ses citoyens et à menacer la vie de gens. Les clameurs de la manifestation de Casablanca pour un Maroc ouvert et démocratique ne se sont pas encore estompées que le thuriféraire de la haine a repris du poil de la bête. Voilà que Mohamed Fizazi, un imposteur qui se dit Imam à Tanger alors qu'il est en fait un des théoriciens les plus dangereux de l'intégrisme marocain le plus violent et le plus radical nous donne sa lecture des attentats de Casablanca dans l'édition du 27 mai 2003 du quotidien Achark Al Awsat. Un brouet de haine et de pousse au crime nous est servi sans aucun respect pour un peuple meurtri et choqué par la terreur islamiste, obscurantiste et criminelle. Les kamikazes auraient pu tuer plus. Leurs cibles n'étaient pas décisives. Ils auraient pu attaquer un port, le Parlement, un stade, 2M, une chaîne moderne et par conséquent les anti-intégristes ou les quotidiens Al Ahdath Al Maghribia ou Al Ittihad Al Ichtiraki qui trament tous les jours des complots contre les bons fondamentalistes. En fait, Mohammed Fizazi, malgré de maladroites prudences langagières et d'effets rhétoriques inutiles, indiquent avec une authentique expertise les vraies cibles qui pourraient intéresser de nouveaux kamikazes. C'est un propos dangereux et criminel. Il est tout simplement illégal et il tombe directement et irrémédiablement sous le coup de la loi. Des propos de cette nature ne relèvent ni de la liberté d'expression ni de l'exercice responsable et normal de la démocratie. C'est un vrai appel au meurtre déguisé, sous les oripeaux de la vulgate islamiste. Il recadre, redéploie et reprojette l'action terroriste dans notre pays sous couvert d'un argumentaire soucieux d'expliquer, de comprendre et finalement de disculper les terroristes du 16 mai 2003. La gravité de ce discours ne peut échapper à personne. Nous sommes face à l'expression la plus hideuse de l'intégrisme criminel et au dévoiement le plus scandaleux de la démocratie marocaine. Il faut y faire face avec toute la détermination que requiert le péril que ce type de discours constitue. Plus d'un million de citoyens ont défilé le 25 mai à Casablanca contre le terrorisme pour une société moderne, ouverte, tolérante et démocratique. Mohamed Fizazi affiche son mépris le plus absolu à l'égard de cette formidable dynamique sociale et crache sans retenue aucune sur les valeurs qui ont fondé ce pays. Et, au passage, il insulte la mémoire des victimes du terrorisme et leurs familles endeuillées. Voilà ce qu'il fait, tout simplement. La démocratie n'est pas cela sous aucun tropique. L'Etat de droit et des institutions ne peut à aucun moment céder sous les coups de boutoir de ces provocations haineuses et criminelles. Il doit pouvoir par la force de la loi s'opposer, avec fermeté, à tout ce qui concourt à déstabiliser ce pays, à disloquer sa société, à nuire à la quiétude de ses citoyens et à menacer la vie de gens. Après les crimes odieux que nous avons vécus, cela ne constitue plus un débat théorique ou formel. Nous avons déjà basculé dans des logiques de survie qui nous imposent, sans aucune complaisance coupable, à tous, autant de fois que c'est nécessaire, de nous opposer au projet terroriste et à tous ses pourvoyeurs, directs ou indirects, de légitimité. Qu'ils aient pignon sur rue ou qu'ils soient embusqués insidieusement dans nos mosquées livrées à elles mêmes, dans nos quartiers déshérités ou dans l'esprit de notre population la plus paupérisée.