C'est à l'unanimité que le Conseil de sécurité a adopté une résolution présentée par la Russie au sujet du conflit israélo-palestinien. La Russie s'est félicitée de l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations-Unies de la résolution sur la «Feuille de route», prévoyant un règlement de la crise israélo-arabe. Cette résolution, présentée mercredi par la Russie, est favorable à l'application de la «Feuille de route» pour parvenir à la paix entre Israéliens et Palestiniens d'ici 2005. La résolution 1515, «entérine la Feuille de route visant à aboutir à une solution du conflit israélo-palestinien en établissant deux Etats permanents». Le vice-ministre russe des affaires étrangères, Youri Fedotov, a affirmé que la Russie avait milité en faveur de l'adoption de cette résolution par l'ONU en vue de donner un caractère obligatoire à la "Feuille de route", dont la mise en application est bloquée par la recrudescence de la violence dans la région. Elaborée par le quartette international (USA, Russie, UE et ONU), la « Feuille de route », prévoit notamment la création d'un Etat palestinien indépendant et souverain en 2005. Conformément à cette initiative, la Chine a appelé jeudi Israël et la Palestine à prendre des mesures actives pour coopérer avec la communauté internationale afin d'aboutir à des progrès dans le processus de négociations de paix au Moyen-Orient. Il y avait ces derniers jours des signes de détente dans la situation israélo-palestinienne, et les dirigeants des deux parties ont exprimé à plusieurs occasions leur volonté de reprendre le dialogue, a dit le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Liu Jianchao, lors d'une conférence de presse. Sur le plan arabe, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Marwan Moasher, a estimé que l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies d'une résolution favorable à l'application de la «Feuille de route» pour la paix entre Israéliens et Palestiniens redonnait de l' «espoir». «Il s'agit d'un développement très important qui permet de faire persister l'espoir de l'établissement de deux Etats palestinien et israélien d'ici 2005», a indiqué M. Moasher, dans une déclaration à l'agence officielle Pétra. Il a en outre estimé que «la communauté internationale exprime ainsi son approbation générale à la «Feuille de route», par cette décision unanime». Mais, faisant fi d'une résolution du Conseil de sécurité et de critiques du président américain George W. Bush, Israël a rejeté jeudi toute intervention de l'Onu dans les négociations avec les Palestiniens et proclamé sa détermination à poursuivre la construction du "mur" controversé. Le numéro deux du gouvernement israélien Ehud Olmert a affirmé que son pays ne «se sent pas engagé» par l'adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité de la «Feuille de route», un plan de paix international qui prévoit la création par étapes d'un Etat palestinien indépendant d'ici 2005. "La feuille de route ne peut être appliquée que par des négociations et un accord entre les Israéliens et les Palestiniens, tandis que le rôle d'arbitre concernant son application doit revenir aux Etats-Unis. Israël n'acceptera pas d'autre intervention", a-t-il souligné. Rentré mercredi en Israël au terme d'une visite à Rome, Ariel Sharon, a admis l'existence de divergences avec Washington tout en tentant de les minimiser. "Il est vrai qu'il y a des sujets que nous ne voyons pas de la même manière, mais la nature spéciale de notre amitié fait que lorsque nous ne sommes pas d'accord sur tout, notre amitié continue", a-t-il dit à la télévision publique. Encouragée par la nouvelle résolution, l'Autorité palestinienne a appelé l'Onu à imposer des sanctions contre Israël. Mais, a-t-elle les moyens de cette ambition ?