Le président de la commune d'Ait Melloul était poursuivi pour dilapidation de deniers publics Le tribunal administratif d'Agadir a rendu lundi matin son verdict dans l'affaire où étaient poursuivis El Houcine El Asri, président de la commune d'Ait Melloul (Parti de la justice et du développement), et deux conseillers issus du même parti suite à une plainte qui a été déposée par le ministre de l'intérieur pour dilapidation de deniers publics. Le tribunal a décidé de révoquer les trois principales personnes inculpées dans cette affaire. Le président du conseil de la commune d'Ait Melloul, qui relève de la préfecture d'Inzegane-Ait Melloul, l'un des fiefs du parti islamiste, a été traduit devant la justice par le département de l'intérieur qui a réclamé sa révocation pour mauvaise gestion des affaires publiques après un rapport qui a été élaboré suite aux visites de terrain effectuées par des commissions d'inspection. Le président déchu a délégué à son adjoint le pouvoir de signature dans les secteurs de l'urbanisme et la construction. Ce dernier aurait livré, selon ledit rapport, plus de 400 certificats administratifs qui encouragent l'habitat anarchique, ainsi que la division clandestine des parcelles, et ce malgré les multiples appels et lettres de mise en demeure envoyées par les autorités de tutelle et qui n'ont trouvé aucun écho auprès de ces responsables de la gestion de la chose locale au niveau d'Ait Melloul dont la population avoisine les 170 mille habitants selon le recensement de 2014. La direction du parti islamiste observe toujours le silence radio depuis l'éclatement de cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre, surtout que les trois principaux accusés sont censés défendre l'application stricte de la loi et les codes en vigueur relatifs à l'habitat et l'aménagement. Par contre, le bureau local d'Ait Melloul de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a rendu public un communiqué dans lequel il souligne son soulagement après ce verdict qui vient, selon le même document, «pour mettre fin à la corruption, l'anarchie, l'incompétence dont a fait preuve la majorité du PJD qui gère cette commune». L'USFP appelle par l'occasion «toutes les forces vives locales à récupérer les droits de la ville et poursuivre les personnes corrompues qui ont exploité la religion pour accéder au conseil communal pour ensuite s'enrichir au détriment de la population, d'où la nécessité de l'intervention de la Cour régionale des comptes». Pour rappel, plusieurs affaires de corruption d'élus pjdistes ont été relayées ces derniers temps par la presse nationale et qui ont fait l'objet de poursuites pénales dont notamment Mohamed Larbi Belcaid, maire de Marrakech, poursuivi pour avoir conclu au moins 39 marchés publics sans respecter les procédures d'usage, ainsi que le maire de Tétouan accusé de faits similaires à ces collègues du parti de la lampe.