Le Polisario serait-il sur le point de libérer les prisonniers marocains détenus à Tindouf sur le sol algérien ? La présidente de France-Libertés a demandé, dans une lettre qu'elle a envoyée à Mohamed Abdelaziz, de libérer immédiatement l'ensemble de ces détenus. La lettre adressée, il y a cinq jours, au chef des séparatistes de Tindouf, Mohamed Abdelaziz, par la présidente de France-Libertés, Danielle Mitterrand, laisse entendre l'existence d'un éventuel scénario préparé par ce duo anti-marocain pour préparer un tel événement. En effet, la veuve de l'ex-président de la République française a envoyé le 20 mai courant une lettre au chef des mercenaires du Polisario lui demandant de libérer immédiatement tous les Marocains qu'il détient depuis plus d'un quart de siècle dans ses geôles aux camps de concentration qu'il a fait construire au sud de l'Algérie. Fidèle à son discours pro-Polisario, elle a tenu à s'adresser à Mohamed Abdelaziz en le qualifiant de "Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique" et ce contrairement à toutes les règles de droit puisque, ni l'Etat français, dont elle a été la première dame, il y a quelques années, ni les Nations unies ne confèrent ce statut au dirigeant des séparatistes du Polisario. Après avoir rappelé ses positions antimarocaines dans l'affaire du Sahara, elle a appelé Abdelaziz à se conformer au droit international sur le dossier des détenus. "Aussi, peut-il (le Polisario) continuer à être responsable de la détention de 1.157 prisonniers de guerre marocains qui auraient dû tous être libérés en 1991 conformément au droit international humanitaire", dit-elle. Pour la présidente de France-Libertés, la position du Polisario refusant la libération des détenus et l'assujettissant à la tenue du référendum d'autodétermination est injuste et ne peut donc continuer. "Ces prisonniers, militaires et civils, sont détenus, pour la majorité d'entre-eux depuis plus de vingt années, certains depuis vingt-sept ans. Ils sont âgés ou vieillis prématurément, malades physiquement et en grande détresse morale. Aujourd'hui même, nous avons reçu l'appel désespéré de la famille de l'un de ces prisonniers nous demandant d'intervenir auprès de vous pour qu'il soit libéré. Nous savons, en effet, que tous ces hommes espèrent fébrilement qu'à l'occasion de son 30e anniversaire, le Front Polisario annoncera de nouvelles libérations. Parce que ces hommes sont aussi les victimes du conflit qui vous oppose au Maroc, et pour des raisons humanitaires évidentes, je vous demande une nouvelle fois de libérer sans délai tous les prisonniers de guerre marocains.", dit-elle dans sa lettre. Par ailleurs, l'ex-première dame de France annonce dans sa lettre que son association allait publier dans les semaines qui viennent un rapport qu'elle a élaboré sur les conditions de détention des Marocains à Tindouf. "La Fondation France-Libertés a mené une mission internationale d'enquête sur les conditions de détention des prisonniers de guerre marocains du 11 au 26 avril 2003. Celle-ci rendra public son rapport d'enquête dans les semaines qui viennent. Au regard des premiers éléments et conclusions de cette mission, permettez à une amie du peuple sahraoui, de considérer que détenir les plus vieux prisonniers de guerre du monde n'est pas à son honneur", annonce-t-elle. À la fin de sa lettre, elle somme encore une fois le chef des séparatistes de libérer les détenus. "Ces militaires et ces civils marocains doivent, il est grand temps, regagner leur pays et retrouver leur famille", conclut-elle.