La libéralisation du handling entraînera de légères pertes de parts de marché à la RAM. Sur le plan social, plus d'un millier d'emplois sont touchés. Pour le moment, la compagnie maintient le statu quo. L'arrivée d'un deuxième opérateur sur l'activité handling dans les plate-formes de Casablanca, Marrakech et Agadir se traduira par une légère perte de parts de marché de Royal Air Maroc qui, jusqu'ici, était le seul intervenant dans ce secteur. La Direction dit s'y être préparée d'avance, au niveau compétitivité, coûts et qualité. Avec une longue expérience dans l'assistance aéroportuaire et une qualité de service conforme aux standards internationaux, l'introduction d'un second opérateur ne peut qu'être bénéfique. Le personnel employé pour ce service dispose d'une compétence et d'une expertise de haut niveau. De plus, la Royal Air Maroc, certifiée ISO 9002 depuis 1997, a engagé un processus de passage à la nouvelle norme ISO 9001 version 2000. Aucune crainte donc sur le plan technique et qualité de service. Mais, au niveau social, cette arrivée pose quelques questions. L'activité handling fait appel à un effectif élevé de personnel dans des opérations diversifiées. A Royal Air Maroc, ce sont 1200 personnes qui sont affectées à cette activité, à travers les 15 escales du Maroc. Jusque-là, tout allait bien pour les employés. Mais qu'adviendra-t-il désormais quand l' activité sera partagée avec d'autres concurrents? Dans l'immédiat, la RAM exclut tout licenciement. «Nous sommes confiants quant au maintien des ressources humaines affectées à cette activité qui est appelée à se développer pour suivre la croissance du trafic aérien au Maroc, notamment le trafic touristique», déclare-t-on à la direction. De plus, ajoute la même source, il est encore tôt de déterminer les conséquences de cette libéralisation, limitée à trois aéroports. Trop tôt pour annoncer des chiffres. «Attendons que le second opérateur soit opérationnel pour dégager les premières tendances. Nous sommes convaincus que l'accroissement de l'activité touristique permettra des niveaux de croissance satisfaisants pour les acteurs de ce marché». Pendant ce temps, FCC, chef de file du consortium formé avec la compagnie turque Celebi et le groupe pétrolier marocain Oismine, dresse ses premiers comptes. L'opérateur a annoncé hier à la presse espagnole son plan pour les six ans à venir, à travers sa filiale Flightcare, adjudicatrice de l'appel d'offres international pour la gestion comme second opérateur du handling des aéroports marocains. Les prévisions portent sur un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros d'ici 2010. Les aéroports marocains drainent un trafic de six millions de passagers par an, principalement à Agadir, Casablanca et Marrakech, là où opérera FCC. Avec cette adjudication, le plan d'extension de FCC dans le pourtour méditerranéen est remis à flot, intègrant parfaitement la nouvelle vision du groupe renforcé en 2002 par l'acquisition des activités de l'ex-Sabena à l'aéroport de Bruxelles. Actuellement, FCC est un opérateur de handling présent notamment dans les aéroports de Barcelone, Bilbao, Bruxelles, Fuerteventura, Lanzarote, Las Palmas, Madrid, Malaga, Santiago de Compostela, Sevilla et Valence. Plus de 38 millions de passagers sont attendus dans ces aéroports en 2004. C'est quasiment 180 000 vols et 200 000 tonnes de fret si l'on inclut les aéroports de Barcelone, Bruxelles et Madrid.