Le processus de libéralisation du transport aérien à l'horizon 2004 exige une mise à niveau de l'Office national des aéroports. Son directeur général, Mohamed Guedira expose la vision de l'Office dans l'optique de l'open Sky. ALM : Quel est l'impact de la libéralisation de l'assistance au sol des avions (Handling) sur le rôle et les prestations de l'Office? Mohamed Amal Guedira : Le handling regroupe l'ensemble des activités liées au traitement des passagers et des bagages que ce soit à l'arrivée ou au départ d'un vol. Jusqu'à ce jour, ces activités sont exercées par la compagnie elle-même qui dispose de ses propres moyens tant humains que matériels, soi par la RAM, qui opère sur son compte et pour le compte de nombreuses compagnies. La libéralisation de ce marché va se traduire par l'arrivée d'un deuxième opérateur qui sera présent aux côtés de la RAM sur les aéroports de Casablanca, Agadir et Marrakech. L'arrivée de ce 2ème opérateur, qui devrait être effective est une opportunité pour l'Office pour engager une démarche de renforcement de ses métiers de l'exploitation aéroportuaire, notamment : l'information sur le trafic, la disponibilité de l'infrastructure et la gestion du flux des passagers. Concrètement, un nouveau système d'information est en cours d'installation en parallèle à la mise à niveau de l'ensemble de nos procédures d'exploitation. Une formation sera dispensée dans ce sens aux équipes d'exploitation sur de nouveaux modes de fonctionnement dans le courant du 3ème trimestre de cette année. Dans quelle mesure le calendrier de la libéralisation du transport affectera la mission de l'ONDA? La libéralisation du transport aérien est d'ores et déjà engagée au Maroc, avec notamment l'ouverture du marché du charter et l'arrivée dès l'été dernier d'un certain nombre de compagnies spécialisées sur cette clientèle. La prochaine étape devrait être l'ouverture du marché régulier. L'arrivée de ces nouvelles compagnies sera un accélérateur du développement touristique attendu puisque près de 70 % des visiteurs utilisent l'avion comme moyen d'entrée au Maroc. L'ONDA se prépare donc à accueillir un nombre croissant d'opérateurs sur ses aéroports. Et c'est dans notre mission de coordination entre les différents intervenants que les conséquences seront plus perceptibles. La coordination suppose alors une parfaire maîtrise de notre part des métiers d'exploitation afin d'exercer un rôle de contrôle du respect des règles du jeu. Sur un autre registre, la direction des privatisations du ministère des Finances vient de commanditer une étude sur la privatisation des aéroports. Qu'est-ce que vous pensez de cette initiative ? Le secteur aéroportuaire n'échappe pas à la tendance de la privatisation, la libéralisation et l'ouverture du capital, avec certes des expériences réussies, mais aussi quelques échecs ou du moins des résultats moins probants. Les formes et les modalités choisies par les Etats sont multiples. Depuis une simple mise en concession de la gestion jusqu'à la filialisation de certaines activités comme les concessions commerciales, voire même le transfert de propriété des infrastructures. Et la transition vers le nouveau statut est plus au moins rapide. Quelles que soient les conclusions de cette étude en cours de finalisation, l'Office s'est engagé sur la voie de la réforme pour adopter des comportements d'entreprise. Concrètement, il s'agit de renforcement de la rigueur dans la gestion, le choix des investissements, et le respect des procédures et des normes internationales de sécurité et de sûreté. L'ONDA s'est engagé dans le développement de ses recettes et la maîtrise de ses coûts. J'estime que cette rigueur est un préalable indispensable pour engager sereinement un éventuel processus de privatisation, quelle que soit la forme qu'elle pourrait prendre.