Champion du Maroc des deux dernières années, le Hassania d'Agadir est à la peine cette saison. Entre crise financière et départ de l'essentiel de son effectif, le club phare du Souss ne sait plus où donner de la tête. Son entraîneur, Abdelhadi Sektioui, l'avait déclaré en début de saison : «Le Hassania ne joue pas cette année pour le titre». L'équipe du Souss, championne du Maroc deux années respectives, a changé d'objectif cette saison. Et les résultats qu'elle a enregistrés depuis le mois de septembre dernier le montre et bien. Le club est en chute libre cette saison. Après neuf matches joués en championnat de première division du Groupement national de football (GNF I), le HUSA occupe la 10ème place au classement avec 11 points au compteur. Une récole glanée suite à deux victoires, dont celle contre le leader, le CODM, le week-end dernier (1-2), cinq nuls et deux défaites. Pour l'entraîneur des Soussis, la baisse de régime n'est pas récente. «Le Hassania a joué le dernier tiers du championnat la saison dernière sans briller. Le titre a été remporté en quelque sorte lors des 20 premières journées. Les résultats décevants ont donc continué cette saison puisque leurs causes sont toujours présentes», explique-t-il. Le cadre technique national fait allusion au changement qu'a connu le HUSA au niveau de son effectif. Une douzaine de joueurs qui formaient l'ossature de ce Hassania qui faisait peur à de grandes équipes ont quitté le navire. Certains ont plié bagage comme Sylla, Bobo ou Idir, alors que d'autres sont indisponibles en raison de blessures contractées, plus ou moins graves. Il s'agit notamment de Hsaïni et d'Agja. Kharbouche, qui faisait la joie des Soussis l'année dernières, ne fait plus partie du groupe. «Ces départs ont beaucoup pénalisé le club. Leur incidence sur la bonne marche de l'équipe en championnat ne s'est pas fait attendre», commente l'entraîneur gadiri. Avec une pareille hémorragie de joueurs, le Hassania s'est trouvé dans l'obligation de recruter de nouveaux footballeurs à même d'assurer la continuité des bons résultats. «Chose qui n'a pas été possible», souligne M. Sektioui. De multiples contacts ont été entrepris avec des clubs nationaux pour recruter de nouveaux joueurs, mais les sommes exigées pour la conclusion des transactions dépassent les moyens du club. Tout ce que les Soussis ont pu faire est de recruter des joueurs évoluant dans les divisions inférieures, ou de puiser dans l'énorme trésor local, qui «regorge de grands talents». Le club s'est donc trouvé dans l'incapacité d'insuffler un nouveau souffle à son effectif. Et pour cause, la grave crise financière qui le secoue depuis plusieurs mois déjà. «Le Hassania survit actuellement sans l'apport d'aucun sponsor», précise le cadre technique soussi. Sans aucune entrée d'argent stable et régulière, le HUSA se trouve en plus confronté à un véritable dilemme: représenter le Maroc dans les différentes compétitions africaines et régionales dans lesquelles il est en lice en raison de son statut de champion national. Comment une équipe pourrait faire face à tels engagements avec ses propres moyens et représenter le football national dans des compétitions continentales ? «Remporter le championnat devient ainsi une corvée», note Abdelhadi Sektioui. Malgré cette grave crise financière qui se profile à l'horizon du club du Souss, ce dernier a toujours honoré ses engagements, tant vis-à-vis de ses joueurs que son staff technique. Leurs appointements ont toujours été versés à temps, tient-on toujours à préciser du côté du club. Une action des autorités gadiries et des potentialités locales (opérateurs économiques, sponsors, institutions et entreprises citoyennes) devient plus que jamais une nécessité pour sauver une équipe qui représente à elle seule toute une région. Leurs efforts doivent converger pour chasser ce spectre de manque d'argent, qui menace plus d'une équipe en GNF I, même celles qui jouent les premiers rôles de la compétition.