L'activité stagne au centre 2000 de Casablanca. Parmi les causes de cette situation, des SDF, des mendiants et des malfaiteurs qui y trouvent refuge. Ils dérangent les visiteurs du centre commercial et les voyageurs qui transitent par Casa-port. Ils se sentent même menacés dans leur sécurité physique et matériel. Reportage. Entre la gare de Casa-port et l'entrée du centre 2000, le va et le vient bat son plein sur un petit espace partagé entre les voitures personnelles, les petits-taxis, des enfants de la rue, des cireurs, des mendiants, des vendeurs de cigarettes au détail, des marchands ambulants, des chauffeurs de taxis agressifs, outre, bien entendu, des personnes qui font la navette entre les deux capitales et les visiteurs du centre commercial, devenus de plus en plus rares. Chaque fois que le train arrive, c'est la débandade totale au sein de la gare et dans ses parages. Les conducteurs de taxis qui cherchent à arnaquer les clients, les mendiants qui quémandent, les cireurs qui tapent sur leurs boîtes pour attirer l'attention des passants pour leurs services et des enfants de la rue qui sniffent la colle au coin en plus des malfaiteurs qui profitent de ce chaos pour commettre leurs forfaits. Un spectacle hallucinant qui interpelle à plus d'un titre. Le comble est qu'on est sur une zone au centre de la capitale économique et à l'entrée d'un groupement de commerces de luxe et de restaurants, le centre 2000. Tout ce beau monde, qui provoque un grand dérangement pour les personnes de la navette et les visiteurs du centre commercial, se disperse dans les rouages du centre 2000 et y trouve refuge. L'absence des éléments de la police sur les lieux, même si le poste est installé à l'enceinte du centre commercial, favorise cette atmosphère qui commence à inquiéter sérieusement les commerçants du centre. Pendant les après-midi, au-delà de seize heures, les différentes rues du centre commercial sont désertes. Dans les magasins, des produits de luxe se trouvent ainsi exposés, non pas aux clients potentiels, visés par le centre, mais aux enfants de la rue, aux mendiants et aux malfaiteurs qui sillonnent les ruelles du centre. Entre 18 et 20 heures, une autre population arrive sur les lieux pour compléter le spectacle. Il s'agit d'adolescents qui s'adonnent à la drogue, mais dans des coins bien privilégiés, comme les salles de jeux ou, plus tard, dans les boîtes de nuit. Cet état de choses s'est répercuté négativement sur les activités commerciales dans le centre. « Les temps ont changé. Ils ont beaucoup changé. Dans les années quatre-vingt-dix, les activités battaient leur plein et chacun y trouvait son compte. Les clients trouvaient des produits de luxe qu'ils désiraient, des restaurants et des cafés. Ils étaient bien servis. Mais aujourd'hui, rien ne marche. L'activité stagne. On s'est retrouvé avec d'autres clients qui n'ont aucune relation avec nous, à part le dérangement de nos vrais clients », déplore un commerçant d'articles d'habillement, depuis plus de quatre ans dans le centre commercial. Effectivement, dans le temps le centre 2000 était une destination privilégiée d'une classe casablancaise, ses restaurants étaient également fréquentés par les amoureux et les hommes d'affaires. Le chiffe 2000, avant le bug 2000, était sur toutes les lèvres. De même, le centre 2000 était aussi un lieu du commerce de luxe et de rendez-vous par excellence. Aujourd'hui, c'est la stagnation totale. Jusqu'à quand ? Telle est la question qui se pose et s'impose aux les commerçants du centre.