Au terme de la 10ème journée du GNF I, les FAR confirment leur leadership et affichent leurs ambitions. M'hamed Fakhir estime que c'est là le résultat d'un travail collectif. Mais il ajoute que le championnat ne fait que commencer. Aujourd'hui Le Maroc : Dix journées sont passées depuis le début du championnat du GNF I. Comment évaluez-vous le parcours des FAR jusqu'à présent? M'hamed Fakhir : Les FAR sont les auteurs d'un bon début de saison. L'équipe a connu de grands changements juste avant le début du championnat. Il a donc fallu beaucoup de temps pour que le groupe ainsi composé s'intègre et trouve une bonne homogénéité. Entre les nouveaux joueurs, jeunes, venus pour la plupart des divisions inférieures, les anciens joueurs des FAR et les ex-professionnels, les automatismes ont pris un peu de temps pour s'installer. Ceci ne veut pas dire que je suis à 100 % satisfait des résultats recueillis jusque-là. Je suis conscient qu'il nous faudrait encore beaucoup de temps pour arriver aux objectifs initialement fixés, pour que la sauce prenne en quelque sorte. En début de saison, le titre ne faisait pas partie de ces objectifs, la position de leader qu'occupe actuellement le club y a-t-elle changé quelque chose? La cadence avec laquelle le club évolue cette saison est bonne. En dix rencontres jouées, les FAR ont remporté six victoires et ont été acculés au match nul à quatre reprises. Le groupe n'a toujours pas été battu cette année. Je pense qu'arriver à ces résultats est déjà une très bonne chose pour un groupe qui avait de sérieux problèmes d'homogénéité il y a encore quelques semaines. Les joueurs n'ont en effet pas intégré le groupe en même temps. Ils ont rejoint la concentration d'avant-saison par groupe de trois ou quatre, ce qui a poussé le staff technique à individualiser le travail de préparation. C'est pour cela que je dis tout le temps qu'il faut garder la tête sur les épaules pour pouvoir mieux envisager l'avenir. C'est pour cela également que le plus important à mes yeux pour le moment est de bâtir une équipe jeune, homogène, capable de concurrencer les plus grandes formations du championnat national. Le titre de champion du Maroc n'entre pas dans notre ligne de mire pour le moment. Même après vous être installé sur le fauteuil de leader ? Chaque année, et dans tous les championnats de football de par le monde, ce n'est que lors du dernier tiers de la compétition que le peloton de tête, composé de trois ou quatre équipes favorites pour le sacre final, se forme. Ce groupe de tête comporte toujours des révélations. Il en est de même pour le Maroc. Il y a deux années, ce trouble-fête n'était autre que le Hassania d'Agadir qui est arrivé à s'imposer en fin de compte. J'espère que cette année, ce rôle sera joué par l'équipe des FAR. Cette dernière en est capable. Après deux titres consécutifs avec le HUSA, Vous ne caressez pas le rêve d'étreindre un troisième, cette fois-ci avec les FAR ? Vous savez, je suis un entraîneur chanceux qui atterrit dans des équipes très bien structurées lui permettant de faire son travail dans de très bonnes conditions. C'était le cas durant deux années au Hassania et cette saison aux FAR. Les ingrédients sont là. Il ne me reste plus que de trouver la bonne recette, qui, je le dis out le temps, est basée sur une discipline stricte, tant au niveau des joueurs, du staff technique que des dirigeants. Et c'est justement ce qui manque dans la plupart des clubs nationaux. Je connais beaucoup de collègues qui sont très compétents, mais qui n'ont pas eu cette chance d'évoluer dans un bon cadre de travail, à même de leur faciliter la tâche. Après dix journées du début du championnat national, le niveau de la compétition n'a toujours pas évolué. Quelles en sont les causes à votre avis ? J'insisterais d'abord sur un point très important : il ne faudrait pas comparer l'incomparable. Tout le monde est en train de faire le parallèle entre notre championnat et ceux de l'Europe ou de l'Amérique Latine. Il n'y a pas lieu de comparer deux compétitions qui n'ont absolument rien en commun, au même titre qu'une comparaison entre l'économie ou le niveau de vie des citoyens au Maroc et en Europe est biaisée. Il faudrait à mon avis chercher à faire décoller le football national avec les moyens de bord. De quelle manière ? A commencer par mettre en place une infrastructure adéquate qui permettrait aux talents d'éclore. Vient par la suite la nécessité d'ouvrir des centres de formations. Au même titre qu'un médecin, un ingénieur ou un pilote, un footballeur se forme aussi. Actuellement, beaucoup d'équipes ne disposent même pas les moyens pour gérer 24 joueurs séniors qui menacent de faire grève. Comment voulez-vous qu'elles puissent former de jeunes générations ? On ne peut ériger un 7ème étage alors que le rez-de-chaussée n'est même pas construit. Enfin, il est impératif de mettre en place un cadre juridique qui permettrait à chacun des acteurs dans le milieu footballistique national (joueurs, entraîneurs, dirigeants) de produire le meilleur d'eux-même.