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Santé : Le coût social des accidents de la route
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 21 - 03 - 2003

La sécurité routière est un problème social majeur. Les milliers de morts et de blessés, ainsi que les dégâts matériels occasionnés par les accidents de la route posent problème pour le pays et pour la filière «Santé publique». Le médecin doit informer, conseiller et accompagner les accidentés et pas seulement essayer de réparer les dégâts corporels.
Bien que tout le monde semble convaincu de la nécessité d'y remédier, la sécurité routière continue de poser un problème majeur de santé publique avec son cortège de milliers d'accidentés qui se transforment en boulets que traînent leur famille et la collectivité, compte tenu des problèmes de soins et de santé générés par les séquelles fonctionnelles souvent définitives occasionnées par ces accidents. Faut-il souligner l'importance du coût global des accidents de la route au Maroc qui se chiffrent à environ huit milliards de dirhams chaque année ?
Il est ainsi un paradoxe d'importance dans notre pays, si l'on considère d'un côté le fatalisme, l'insouciance et souvent l'inconscience en ce qui concerne la relation de nos concitoyens avec les accidents de la route, et d'autre part l'énergie déployée par le monde médical pour en assumer la charge malgré l'insuffisance en moyens (en qualité et en quantité). C'est en réponse aux accidents de la route qu'est né le concept de médicalisation du secours par l'intermédiaire du SAMU (service d'aide médicale urgente) en occident. A quand un SAMU marocain ?
Quant à nos concitoyens, ils ont beaucoup de mal à accepter un contrat social de bonne conduite sur la route (et cela vaut pour nous-même aussi, avouons-le, souvent dès la sortie même de nos fonctions professionnelles). Mettons de côté le triste exemple de ceux qui conduisent sous l'emprise de l'alcool (33% des accidentés admis aux urgences du CHU Ibn Rochd). C'est généralement sans conscience du danger et sans l'impression de commettre une incivilité notoire et grave, que les conducteurs que nous sommes dépassent largement les vitesses autorisées. Le niveau de conscience de la prise de risque est globalement faible. L'individualité prévaut, avec un sentiment fort de propriété par rapport à la route. Mais surtout, nous prétendons à une société libre, autrement dit avec peu d'interdits. Toute action de prévention est déjà, bien souvent, vécue comme une atteinte à la responsabilité de l'individu. Boucler sa ceinture, même en ville, rouler moins vite, même sur route dégagée, nous semblent autant de contraintes. Elles ne sont pas acceptées comme facteur de sécurité, mais subies et suivies surtout par peur de la sanction. Mais par contre, et c'est un autre paradoxe, que survienne un problème, supposé ou réel, au niveau du secours (urgences des hôpitaux en particuliers), et aussitôt individus et médias feront montre de vives critiques et d'indignation.
Aucun citoyen et, a fortiori, un médecin, ne peut être insensible à l'annonce des conséquences des accidents de la route. Chaque jour avec une régularité dramatique et une recrudescence les jours fériés ou au moment des vacances, la presse écrite et audiovisuelle annonce des catastrophes terribles brisant des vies, des familles, nous laissant impuissants à tarir ce torrent de sang et de larmes.
Les commentaires vont bon train sur les causes, sur les responsabilités individuelles et collectives ; tout le monde est concerné du politique à l'usager en passant bien sûr par les professionnels de santé qui consacrent une grande partie de leur activité à tenter de réparer les conséquences de cet éternel affrontement entre l'homme et la machine. Des progrès et des innovations permettent aux hommes d'être de plus en plus performants et il faut sans doute s'en satisfaire, mais n'en resterait-il que nous devrions toujours porter la souffrance et l'amertume de ne pas avoir réussi à éviter « cette mort évitable » ou ce handicap définitif qui nous interpelle.
Dans un vaste mouvement d'éducation et de prévention chaque citoyen doit se sentir concerné mais le médecin, tout particulièrement dans sa mission de santé publique, doit rappeler inlassablement les recommandations qui doivent permettre d'éviter les efforts pervers de l'alcoolisme, de la prise abusive de médicaments neuroleptiques et tout ce qui lui paraît incompatible avec la conduite d'un véhicule. Il faut se persuader que chaque moment passé à convaincre son patient ou malade de se soumettre à ces conseils, c'est peut-être une vie sauvée, un drame familial évité. Ce moyen simpliste est à la portée de tout médecin; il suffit simplement d'y penser et de se le rappeler. Conseils, recommandations, informations, peut-être un jour, si nécessaire, sommation , menace d'une sanction. L'objectif reste le même : écarter ceux dont la conduite comporte un facteur de dangerosité ; les encourager à suivre des conseils adaptés et à prendre conscience de la menace qu'ils représentent.
La sécurité routière réalise depuis de nombreuses années des documents qui rappellent à chacun sa responsabilité. Cette action collective et préventive ne nécessite pas de moyens onéreux, elle consomme beaucoup de bonne volonté, une certaine disponibilité et surtout la conviction que nous sommes tous responsables de nos comportements.
Le médecin a le privilège de bénéficier de la confiance de son patient, raison de plus pour l'informer, l'encourager et le surveiller. Son rôle n'est pas uniquement de «tenter de réparer des dégâts après l'accident».
Par Pr. Houcine Louardi
Anesthésiste - Réanimateur
Chef de Service d'Accueil des Urgences


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