Six mois après les attentats du 16 mai qui ont touché le Maroc au cœur, qu'en reste-t-il dans nos esprits? Pour les familles des victimes : deuil et douleur; pour la jeunesse : un mal-être, un mal-vivre; pour l'ensemble de la société marocaine : un traumatisme. Six mois après les attentats du 16 mai qui ont touché le Maroc au cœur, qu'en reste-t-il dans nos esprits? Pour les familles des victimes : deuil et douleur; pour la jeunesse : un mal-être, un mal-vivre; pour l'ensemble de la société marocaine : un traumatisme. A l'échelon de la classe politique et de trop nombreux élus, le 16 mai n'aura malheureusement pas été l'électrochoc indispensable et l'encéphalogramme reste désespérément plat. La politique de proximité, la prise en compte des quartiers défavorisés, de la jeunesse restent sujets à des pratiques obsolètes, des réflexes passéistes, des mœurs qui ont montré leur perversité, qui consistent par exemple à privilégier les associations «politiquement correctes» et à tenter d'écarter ou de noyauter les associations indépendantes. Pourtant les choses bougent ! Au niveau de la jeunesse tout d'abord, qui émerge, s'organise, se structure hors des mouvements partisans, pour prendre en mains son destin, au niveau des pouvoirs publics où les initiatives, pour et avec la jeunesse et la population des quartiers populaires, se multiplient, malgré les inévitables poches de résistance, au niveau du mouvement associatif où les petites associations locales, de jeunes, dans les quartiers se créent pour répondre aux besoins immédiats de la jeunesse. Rien ne serait pire que d'avoir vécu ces attentats et de constater que l'indispensable prise de conscience, l'indispensable sursaut n'ont pas eu lieu: d'autant plus que les prémices du rebond se sont manifestées de belle façon lors de la marche «Matquisch Bladi» du 25 mai. Nous ne pouvons nous permettre d'avoir la mémoire courte, sous peine de passer à côté de l'essentiel : la participation de l'ensemble de la société -et en particulier de la jeunesse- à un projet de société novateur et mobilisateur. Nous attendons, avec raison, beaucoup de la société civile et du mouvement associatif ; pour autant la classe politique peut-elle rester « en dehors du coup» ? Elle ne semble pourtant guère prendre le bon chemin, s'il est vrai que l'une des décisions qu'elle s'apprête à prendre, consiste à octroyer une généreuse augmentation aux parlementaires ! Les militants associatifs sont, eux, dans leur immense majorité, des bénévoles.