Pour l'UMT, la dislocation de la BNDE n'est qu'une traduction locale des effets d'une mondialisation galopante dont le parent pauvre est le social. Le gouvernement a mis en place un plan de repositionnement de la Banque Nationale de développement économique (BNDE) qui consiste d'une part à transformer la BNDE en banque d'affaires, adossée à la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et, d'autre part, à transférer son activité commerciale à la Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA), indique samedi un communiqué de la primature. Cette mesure, ajoute-t-on, constitue une opération équilibrée, conçue pour renforcer le rôle du secteur bancaire dans le financement du développement économique du Maroc, tout en limitant le coût pour la collectivité nationale, souligne le communiqué, précisant que les solutions retenues, renforcent, en outre, les stratégies de développement de la CDG et de la CNCA et préservent les intérêts des actionnaires et du personnel de la BNDE. Sur le plan social, il a été annoncé que le gouvernement sera particulièrement attentif aux intérêts du personnel et des petits porteurs en bourse des actions de la BNDE. Et de préciser qu'en ce qui concerne les salariés, différentes solutions seront mises en oeuvre, selon les cas. Ces mesures portent sur la réinsertion au sein de la CDG et de la CNCA, le redéploiement d'une partie du personnel dans d'autres institutions moyennant la préservation de leur droits, voire des départs volontaires et négociés. Mais du côté des représentants du personnel banquier, l'on n'entend pas ces décisions de la même oreille. Pour Farouk Chahir, président de l'Union syndicale interbancaire ( USIB-UMT), il s'agit, avant toute chose, des effets pervers de la mondialisation. Car, dit-il, si pour des raisons relevant des intérêts du grand capital, le Maroc serait appelé dans les prochaines années à connaître un processus de fusion interbancaire important, sur le plan social, sera, probablement plus critique qu'aujourd'hui. Pour ce qui est du communiqué du gouvernement en ce qui concerne le sort qui a été réservé à la BNDE, M. Chahir a tenu à rappeler que, contrairement aux procédures adoptées dans les cas des disparitions de l'UNIBAN, de l'ABN AMRO, de la SMDC, absorbées respectivement par Wafabank, la BMCI et la Banque centrale populaire, aune discussion n'a été observée au sujet de la BNDE. Et d'ajouter qu'en parlant de solutions et de départs négociées, le communiqué de l'Exécutif ne souffle aucun mot sur la partie avec laquelle ces négociations vont être entamées. Et de conclure qu'au sein du personnel, le malaise bat le plein et que des mouvements de grève pointent déjà à l'horizon.