Robert Assaraf revient sur le débat qui secoue la scène médiatique française, à la suite de la publication de l'enquête à charge contre le quotidien Le Monde par Philippe Cohen et Pierre Péan. Ici, nous sommes invités à découvrir une autre face cachée de ce journal. La lecture du livre de Pierre Pean et de Philippe Cohen -La face cachée du «Monde», du contre-pouvoir aux abus de pouvoirs-, a certainement fait son effet dans toute la rédaction du journal. L'article de Edwy Plenel, le mercredi 26 février est, tout au long, d'abord une véritable plaidoirie, pour se terminer par des refus, des contre-attaques, des contre-accusations ou des réactions excessives qui confirment la «peur» et non l'indifférence attendue… Le compte-rendu, le 28 février, de la réunion de deux cents rédacteurs qui ont besoin de confirmer qu'ils entendent solidairement défendre leur honneur, est une nouvelle preuve du trouble provoqué par le livre auprès des lecteurs du «Monde». Tout cela pour dire que la lecture du livre de Pierre Pean et de Philippe Cohen confirme qu'il est vrai en grande partie et, réellement exagéré, en d'autres. Il apparaît, malgré ses lourdes accusations, comme une œuvre de journalistes cherchant la vérité et voulant attirer l'attention des lecteurs sur des manipulations d'un journal considéré monument de l'information quotidienne en France. Philippe Cohen a confirmé son appartenance au mouvement trotskiste, comme Edwy Plenel. S'agit-il d'un conflit trotskiste tels que ceux relevés, sans cesse, dans la presse, dans le monde politique et dans le monde intellectuel en France ? Peut-être… Il est curieux, en effet, de rappeler tant de conflits entre anciens qui, en réalité, semblent être restés liés par l'amitié ou la haine entre eux ou contre les autres. En dehors de l'équipe rédactionnelle du «Monde», autour de Edwy Plenel, ou celle de Lionel Jospin, on retrouve, à présent, Philippe Cohen (incontestablement homme très proche de Jean-Pierre Chevènement) assumant son conflit avec ses «camarades». Quoi qu'il en soit, certains reprochent une haine permanente dans l'engagement de la rédaction du «Monde». Cela est un des grands reproches que l'on peut faire à la rédaction du «Monde», dominée par Edwy Plenel et ses hommes, dans les services parisiens ou parmi certains correspondants à l'étranger, hier et encore aujourd'hui. Cette haine est relevée -par exemple- contre Israël, contre les Etats-Unis, contre certains pays arabes et en particulier la Tunisie et le Maroc. La haine s'étend à des hommes comme Dumas, Chevènement, Chirac ou Mitterrand en France. Et à l'étranger, notamment, contre Hassan II, Roi du Maroc, qui, selon les renseignements semble avoir subi une manœuvre à travers le livre de Gilles Perault, «Mon ami le Roi». Un livre fabriqué qui aurait voulu contribuer à la menace et de la santé du Roi Hassan II. Le milieu des journalistes de Paris, n'a cessé de soutenir, de manière confidentielle, que Edwy Plenel aurait fourni la grande partie de la documentation et des archives à Gilles Perault pour écrire un livre contre Hassan II, très loin de sa compétence habituelle de simple historien ordinaire. Les milieux marocains prétendent, aujourd'hui, que Edwy Plenel et Me Kiejman auraient déjeuné avec Gilles Pérault pour le convaincre, au nom de Fayard qu'ils représentaient, d'écrire le livre contre Hassan II… matière préparée. Dans cette ambiance, certains semblent avancer la complicité du journal Ils relèvent l'utilisation d'une personnalité marocaine par un correspondant du Monde – trotskiste aux côtés de Edwy Plenel; qui lui-même n'a pas hésité à utiliser LCI pour consacrer leur opération ? Oui, il y a, peut-être là, un des coups montés dans le Monde que le livre considère d'un esprit trop loin de la déontologie journalistique traditionnelle. L'espoir des lecteurs du Monde, y compris les plus anciens (je lis le Monde depuis un demi-siècle) est que ce journal devrait rester dans sa mission et dans sa réussite, avec talent, en se contentant d'informer loyalement… point final !