Entretien avec Pascal Naudin, directeur B2B de Kaspersky en Afrique du nord ALM : Selon vous quelles sont les méthodes les plus communes utilisées par les hackers pour cibler les réseaux sociaux? Pascal Naudin : Pour parvenir à ses fins, un hacker va utiliser la faiblesse humaine et tromper l'utilisateur en le poussant à effectuer une opération malveillante à son insu. Par exemple, en lui transmettant un message attrayant accompagné d'un lien malveillant pour qu'il clique dessus. C'est ce qu'on appelle la technique de l'hameçonnage ou phishing. Comment l'utilisateur peut-il les éviter ? L'utilisateur peut éviter de se faire piéger en augmentant sa vigilance quant aux liens qu'il reçoit sur sa messagerie ou depuis ses différents comptes sur les réseaux sociaux. Il doit aussi se méfier des e-mails qu'il reçoit car les hackers utilisent des noms de domaines très proches (souvent à une lettre près) de ce qu'ils ont l'habitude de connaître. D'une manière générale, la première leçon à retenir quand on veut assurer sa sécurité est de se méfier de tout ce que vous ne connaissez pas. Les utilisateurs Mac devraient-ils également s'inquiéter ? Le mythe selon lequel l'iOS d'Apple est impiratable est tombé depuis des années, surtout depuis l'arrivée de l'iPhone. Les hackers ont compris que ces nouvelles cibles de choix peuvent devenir très vite lucratives car elles sont synonymes d'un pouvoir d'achat plus important. Kaspersky propose justement des solutions antivirales pour les postes de travail mais aussi pour les mobiles équipés d'iOS. Comment faites-vous face aux besoins du marché, surtout devant l'avancement technologique des hackers mais aussi de vos concurrents ? Kaspersky investit chaque année un tiers de sa masse salariale en recherche et développement. Quant à nos équipes, elles découvrent quelque 320.000 nouveaux fichiers malveillants chaque jour. Elles travaillent sur le développement de nos solutions en étant épaulées par une équipe d'environ 40 chercheurs d'élites appelée le GReAT (Global Research and Analysis Team). La mission du GReAT est la découverte de menaces persistantes, mais aussi une lutte permanente contre les cybermenaces les plus avancées. Quel est le chiffre d'affaires de Kaspersky ? Kaspersky a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires mondial de 726 millions de dollars US, ce qui nous place parmi les leaders des éditeurs de cybersécurité au niveau international. Que pensez-vous du marché marocain ? Y a-t-il des études de rentabilité dans ce sens ? Le marché marocain est très dynamique et mature car la digitalisation des entreprises publiques et privées a été amorcée depuis plusieurs années. Nos interlocuteurs sont de véritables professionnels de la sécurité qui sont de plus en plus pointus dans leur domaine, et cela crée un véritable effet positif. Nous accompagnons ainsi certains intégrateurs marocains dans leur conquête de nouveaux marchés à l'export, notamment dans la zone subsaharienne, grâce à nos solutions que sont le «end point» et ses produits annexes mais également nos nouvelles technologies. Concernant la partie mobile, la marque Kaspersky présente-t-elle un produit dédié aux terminaux mobiles ? Kaspersky protège les mobiles depuis plus de 10 ans, que ce soit pour les entreprises ou les particuliers. Nous avions compris dès l'arrivée de certains systèmes d'exploitation pour mobile que la sécurité de ceux-ci deviendrait cruciale. Si vous souhaitez avoir plus d'informations sur les attaques de 2018, je vous invite à consulter le lien suivant : https ://www.kaspersky.fr/blog/mobile-malware-report/11503/ Aujourd'hui combien de distributeurs officiels la marque Kaspersky a-t-elle au Maroc ? Kaspersky est aujourd'hui épaulé par 3 distributeurs officiels qui sont basés au Maroc : Exclusive Networks, GTI et Ingram. Le but principal de nos distributeurs est d'approvisionner un réseau d'une centaine de revendeurs et intégrateurs qui adressent les clients utilisateurs de nos solutions.