Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) veut s'approcher davantage du citoyen. En tout cas, c'est l'orientation que veut donner le nouveau président Ahmed Reda Chami au Conseil. «Nous devons vraiment être la voix du citoyen en exprimant, sous un angle pratique, ses aspirations et réflexions», précise la même source. L'idée étant, selon une source confirmée au Conseil, d'associer le citoyen aux sujets d'actualité avec une «restitution» à celui-ci. «Nous sommes un amplificateur de la vox populi», enchaîne la même source. De plus, le CESE veut même que le citoyen participe aux rapports qu'il élabore. Pour ce faire, des rencontres sont susceptibles de se tenir avec les représentants des citoyens dont les présidents de régions. De quoi mettre en œuvre la régionalisation avancée. A propos de la démarche sur l'association des citoyens, la même source indique qu'un échantillon représentatif peut être pris sur un sujet en associant des experts. «Nous sommes dans une idée de débat. Nous allons essayer de faire participer toutes les personnes qui le veulent à travers des questions-réponses, forums et réunions dans les villes», explicite l'interlocuteur qui laisse voir que cette démarche est susceptible d'être entreprise le plus tôt possible. Aussi, le conseil veut que le citoyen lui propose des sujets. Déjà, cette structure pense, entre autres, au sujet des nouveaux modes de protestation. Dans ce sens, l'intervenant conduit l'exemple du CESE au Portugal qui se charge également du dialogue social. En entreprenant une telle démarche, le conseil, qui a établi 60 rapports dont seulement 3 ont été pris en considération par le gouvernement a, selon les dires de la source, l'idée de devenir plus performant, plus productif, plus pertinent et plus participatif. «Il ne suffit pas de formuler des recommandations mais d'être pertinents dans nos propositions en travaillant sur des sujets intéressants», avance l'interlocuteur. Il rappelle que le Conseil a une convention avec le Parlement, notamment la deuxième Chambre, qui le saisit sur les questions importantes. Pour lui, les médias sont à leur tour un élément essentiel dans cette démarche de proximité du citoyen. «Il faut réfléchir à un soft power en engageant les médias. Notre volonté c'est d'éclairer l'opinion publique. Nous n'avons aucun enjeu. Nous voulons apporter des éclairages qui peuvent être apportés en actions», détaille-t-il. Entre autres, cette concrétisation est, selon ses dires, destinée à rendre les rapports du conseil vivants à travers des montages vidéo pour la diffusion de capsules. En outre, le conseil est conscient de ses prérogatives consultatives prévues par la Constitution. «Un conseil consultatif ne peut être exécutif. C'est pour cela que nous pensons à des leviers, à l'instar d'une loi, pour exercer une certaine pression ou persuasion à l'égard de tout gouvernement afin que nos propositions soient mises en œuvre», avance la même source. L'ensemble de ces démarches du conseil, créé en 2011 et composé de 105 membres, fait partie d'une stratégie déjà finie. Il reste à la présenter au bureau du Conseil et à son assemblée générale. «Il est question de faire adopter la semaine prochaine à l'assemblée générale la contribution sur le modèle de développement que nous allons ensuite envoyer à la commission royale. Le mois suivant, nous allons adopter dans l'assemblée générale la nouvelle stratégie du Conseil qui comprend l'ensemble des démarches que le conseil envisage d'entreprendre», conclut la même source.