Le Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain (MMVI) de Rabat en plein ébullition. Après deux expositions annoncées récemment, il accueille cette fois-ci une grande exposition dédiée aux impressionnistes. Inaugurée mardi, cette exposition qui se déroulera jusqu'au 31 août rassemble 42 chefs-d'œuvre impressionnistes signés de grands noms comme Monet, Cézanne ou Renoir, exceptionnellement prêtés par le Musée d'Orsay à Paris. «Les couleurs de l'impressionnisme: chefs-d'œuvre du musée d'Orsay» est une splendide sélection de chefs-d'œuvre impressionnistes issus des collections de cet illustre établissement. «L'exposition permet de mieux apprécier la relation intime qu'entretenaient avec le Maroc les artistes européens de la fin du 18ème siècle installés en France. Le thème s'est imposé à nous comme une évidence, du fait de l'histoire commune entre le Maroc, terre exotique dans l'imaginaire européen, et la France, asile des artistes européens en quête de nouvelles inspirations pour nourrir leurs univers créatifs», indique à ce sujet Mehdi Qotbi, président de laFondation nationale des musées. Placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi, et de Emmanuel Macron, président de la République Française, cette exposition est la première organisée au Maroc sur ce mouvement majeur de l'histoire de l'art. «Première exposition du musée d'Orsay sur le continent africain, et première exposition impressionniste à traverser les rives de la Méditerranée, Les couleurs de l'impressionnisme, chefs-d'œuvre des collections du musée d'Orsay est une entreprise pionnière à plus d'un titre. La présente se propose de revenir sur un thème rarement exploré dans le champ d'étude de l'impressionnisme: la couleur», explique Laurence des Cars , présidente du musée d'Orsay et de l'Orangerie. Il faut dire que l'épopée impressionniste a souvent été résumée à une conquête de la lumière en peinture par une génération d'artistes las de l'obscurité de l'atelier et des sombres sujets historiques traditionnels. Pourtant, les composantes de cette lumière, c'est-à-dire les couleurs à la disposition du peintre et leur emploi, n'ont pas reçu l'attention qu'elles méritent. Les impressionnistes, au fil de leurs recherches, vont développer une science toute particulière de la couleur, résultat d'expérimentations sur le motif ou dans l'atelier, mais aussi fruit d'une connaissance intime des maîtres de la tradition «coloriste» et de certaines théories scientifiques de l'époque. A travers une suite de salles traitant chacune d'une couleur en particulier, l'exposition tente de montrer comment l'éclaircissement de la palette, le travail sur la vibration lumineuse, a non seulement été un enjeu de la première heure pour les impressionnistes, mais aussi comment ces recherches ont évolué dans le temps, au fil des carrières et des interrogations propres à chaque artiste. Une chronologie chromatique se dessine, et la couleur impressionniste apparaît moins comme le résultat d'une «impression naïve» (selon les mots de Claude Monet à Lilla Cabot Perry) que comme le fruit de choix, d'intentions variées. SJ