Entretien avec Marie-Alexandra Veilleux-Laborie, directrice BERD-Maroc ALM : Morseff souffle cette année sa quatrième bougie. Quel bilan faites-vous de l'exécution de ce dispositif au niveau national ? Marie-Alexandra Veilleux-Laborie : Morseff est un programme que nous avons conçu il y a quelques années et lancé au Maroc en 2015 avec des partenaires comme la Banque européenne d'investissement (BEI), l'Agence française de développement (AFD) et la Banque allemande kFW. C'est un programme de guichet unique ou via nos partenaires financiers, à savoir BMCE Bank of Africa, Banque Centrale Populaire, Maghreb Bail et Maroc Leasing, nous avons octroyé des financements de l'ordre de 110 millions d'euros à 260 entreprises. Morseff porte à la fois sur le financement, l'accompagnement technique dans le choix de la technologie pour réduire la facture énergétique et aussi sur une subvention accordée à l'entreprise directement grâce au financement de l'Union européenne. C'est vraiment un programme très novateur pour le Maroc. D'ailleurs nous avons bien mesuré l'intérêt très important de la part des entreprises marocaines. Nous avons eu de très beaux témoignages de la part des entreprises bénéficiaires qui démontrent à quel point le Morseff les a aidées à grandir dans leur stratégie de développement. Est-ce que vous comptez déployer le même modèle dans la région sachant que vous opérez dans d'autres pays du Mena ? C'est un programme que nous avons lancé dans d'autres pays en Europe de l'Est et dans quelques pays de la région. Certains pays, par exemple le Liban, n'en bénéficient toujours pas. Du coup nous sommes en train d'étudier la possibilité de le lancer. Il y a un fort appétit de manière générale parce que cela s'inclut dans l'agenda mondial de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique, la mitigation et l'adaptation. Avec l'accord de Paris se sont des orientations stratégiques nationales pour tous nos pays d'opérations. Sur quelle base avez-vous choisi les entreprises consacrées aujourd'hui ? Plusieurs critères sont pris en compte. C'est à la fois l'innovation, la solution technologique adaptée, le secteur d'activité et la région. De même, une partie importante est consacrée à la place de la femme dans ces entreprises. Vous avez octroyé dernièrement un montant de 5 millions d'euros comme un premier financement à la BMCE Bank of Africa dans le cadre de la GEFF. Est-ce qu'on peut comprendre aujourd'hui que vous bouclez le cycle «Morseff» et vous entamez un autre ? Le Morseff était le premier programme pour nous dans l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables de manière intermédiée via des banques mais nous n'allons pas nous arrêter là parce que nous avons vu que le succès que ces programmes ont généré et la forte demande qu'ls ont créée. Donc, nous allons être très actifs. Vous allez nous voir beaucoup cette année sur cette thématique. Et quelles sont vos perspectives pour le Maroc pour cette année ? 2019 va être une très belle année en termes de soutien au développement du secteur privé marocain, que cela soit par intervention directe du fait que nous pouvons octroyer des prêts et prendre des participations dans des entreprises privées directement mais également via des partenaires bancaires et financiers à travers des lignes de crédits dédiées telles que la ligne «Women in business» dédiée à la femme chef d'entreprise. Une thématique qui m'est très chère et que je souhaite répliquer de plus en plus dans les prochains mois et années.