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Éditorial : Navigation à vue
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 19 - 02 - 2003

L'un des faits majeurs qui ont marqué les Assises nationales du tourisme d'Agadir à la fin de la semaine dernière est, sans conteste, la décision des pouvoirs publics de libéraliser le secteur du transport aérien.
L'un des faits majeurs qui ont marqué
les Assises nationales du tourisme d'Agadir à la fin de la semaine dernière est, sans conteste, la décision des pouvoirs publics de libéraliser le secteur du transport aérien. C'est d'abord dans la logique des choses de considérer que le transport aérien est l'un des leviers majeurs sur lesquels l'action de promotion et de développement du secteur touristique national devrait s'appuyer. La disponibilité d'une offre compétitive et diversifiée en termes de transport par avion est un argument des plus décisifs pour attirer une clientèle étrangère que s'arrachent des destinations similaires au Maroc, mais à des prix défiant toute concurrence.
La logique même de l'ouverture et de l'adaptation du produit Maroc aux exigences du marché qui constituent des concepts de base des choix nationaux en matière de développement économique et de mise à niveau de notre offre, implique l'ouverture de l'espace aérien national à la concurrence et l'alignement de l'opérateur domestique, la RAM en l'occurrence, sur les standards de la concurrence et de la recherche du mieux disant en matière du rapport qualité-prix.
Mais de là à faire un procès en sorcellerie au transporteur national, et cristalliser sur lui tous les maux dont souffre le secteur du tourisme, il y a un pas qu'il serait hâtif et abusif de franchir.
La RAM a, certes, longtemps souffert d'un certain nombre de dysfonctionnements et d'erreurs de gestion et de management qui l'ont lourdement pénalisée, avant d'entamer sa restructuration et d'opérer des remises en question en son sein, parfois au prix d'un certain nombre de sacrifices et d'épreuves que ses personnels, toutes catégories confondues, ont dû consentir.
Et puis, cet opérateur, dont l'État est le principal, voire le presque seul actionnaire, est parfois contraint de s'aligner sur des motivations d'ordre politique, aux dépens de la rentabilité pour supporter les dépenses de telle ou telle destination qui occasionnent de lourds déficits.
Ensuite, la RAM souffre d'un mal endémique qui est le poids de ses créances envers diverses administrations publiques et semi-publiques qui assimilent trop souvent le transporteur à un service public envers lequel tous les laxismes et les tergiversations sont autorisés.
Quoi qu'il en soit, maintenant qu'est prise la décision de libéraliser le transport aérien et d'ouvrir le ciel marocain à la concurrence, la compagnie et son actionnaire principal, l'État, sont appelés à redoubler d'efforts, non seulement pour atténuer les effets pénalisants des facteurs pré-cités, mais également et surtout pour prendre prétexte sur les conséquences de cette décision stratégique pour doter la RAM des atouts qui lui permettront de relever les nouveaux défis qu'elle est appelée à affronter et pour opérer son propre développement en tirant profit du développement du secteur du tourisme dans son ensemble.
De ce point de vue, le transporteur national devra être un acteur principal dans ce vaste chantier national et prendre sa part des responsabilités dans la définition des règles du jeu qui doivent encadrer la future libéralisation du secteur du transport aérien dans notre pays.


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