A l'issue d'une réunion, les six partis appellent le gouvernement à s'accrocher à ce choix «irréversible» Le recrutement régional est un choix stratégique pour notre pays. Les propos émanent des six partis de la majorité. A l'issue d'une réunion, les six composantes de la majorité gouvernementale, à savoir le Parti de la justice et du développement, le Rassemblement national des indépendants, l'Union constitutionnelle, le Mouvement populaire, l'Union socialiste des forces populaires et le Parti du progrès et du socialisme, ont soutenu le recours au recrutement régional. Ce soutien arrive à un moment où le bras de fer qui oppose les cadres enseignants des Académies régionales de l'éducation et de la formation (Aref) au ministère de tutelle se poursuit et ce depuis plusieurs semaines. Dans ce sens, les leaders de la majorité gouvernementale ont appelé le gouvernement à «s'accrocher» au recrutement régional en tant que choix «irréversible pour le pays s'inscrivant dans le cadre de l'accompagnement des grandes réformes institutionnelles symbolisées principalement par la mise en place de la régionalisation avancée ainsi que la mise en œuvre de la charte de la déconcentration administrative». La même source a profité de l'occasion pour insister sur le fait que le recrutement régional vient dans le cadre de l'amélioration de l'offre éducative publique et du souci de l'équité et l'égalité des chances dans l'accès à un service public de qualité partout au Maroc. «Ce choix fournit des moyens importants et inégalés auparavant dans le renforcement des ressources humaines au niveau des régions ainsi que la réduction du taux de chômage parmi les jeunes», précise un communiqué de la majorité. Le document a, en outre, salué l'approche adoptée par le gouvernement dans la gestion du dossier des enseignants des Aref, basée sur «la responsabilité, l'écoute, la communication, le dialogue et l'interaction rapide». La majorité a, dans ce sens, loué les changements introduits au statut fondamental des enseignants des Aref précisant que celles-ci sont considérées comme des entités bénéficiant de l'indépendance morale et financière à l'instar des autres établissements et entreprises publics. «Les amendements ont permis aux enseignants de bénéficier dans le cadre du recrutement régional des mêmes situations que leurs collègues concernés par le statut fondamental du ministère de l'éducation nationale, garantissant leur stabilité professionnelle», poursuit la même source tout en soulignant «la nécessité de garantir la mise à disposition de ressources humaines compétentes et des conditions propices à l'amélioration de l'éducation dans les zones rurales et isolées afin de réaliser la justice territoriale». Plus loin encore, la majorité a appelé le gouvernement «à continuer à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la continuité du service éducatif public et pour garantir le droit à l'éducation, qui est un droit constitutionnel inaliénable, en permettant aux élèves de terminer leurs cours dans les délais impartis». Elle a, en outre, appelé «le gouvernement à faire plus attention à assurer l'exercice des droits et libertés garantis constitutionnellement et juridiquement et à lutter contre tous les abus visant à porter atteinte à la sécurité publique». Enfin, la majorité a adressé un appel à la raison aux enseignants grévistes. Reste à connaître la réaction de ces derniers. Pour sa part, le ministre de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi, a annoncé, mercredi à Rabat, que la procédure d'abandon de poste sera appliquée à l'encontre des enseignants-cadres des Académies régionales de l'éducation et de la formation (Aref) qui n'ont pas encore rejoint leur lieu de travail. M. Amzazi a indiqué que «sur décision du gouvernement, une procédure de licenciement a été engagée à l'encontre de cette catégorie d'enseignants-cadres qui prétendent former des coordinations, entravent le cours normal du service public et portent atteinte au droit des élèves à la scolarité».