Elle avait l'intention d'aider sa voisine. Seulement le mauvais sort l'a jetée entre les mains du fils de cette dernière qui n'a pas hésité à la violer. Tant qu'elle sera en vie, elle n'oubliera jamais ce « jeudi noir ». Personne de son douar ne conteste que sa beauté s'est ouverte comme une fleur de printemps. Lorsqu'elle passait au douar, les yeux des jeunes dévoraient du regard son corps au point qu'elle n'arrivait pas à lever les yeux. Ce jeudi, dans son douar à Settat, ses parents n'étaient pas à la maison. Ils sont allés depuis le matin au souk. Elle est restée seule à la maison. De coutume, elle reste chez elle le jour du souk depuis son dixième printemps. Elle s'occupe à faire la lessive. Dix heures du matin ont sonné. Le douar est presque désert. Ils ne s'y trouvait que quelques enfants qui couraient à gauche et à droite derrière un ballon et quelques vieillards qui causaient en s'accroupissant derrière les maisons. Tout à coup, elle a entendu quelqu'un qui l'appellait. Elle a remis tout ce qu'elle avait en main pour se diriger vers la porte. Elle l'a ouverte. Elle a trouvé devant elle son unique amie. Elles ont échangé les salamalecs. Elle lui a demandé d'entrer. « Mais parents ne sont pas là et je suis seule à la maison », lui dit-elle. « Non, moi également je suis seule à la maison et je suis arrivée chez toi juste pour te dire qu'Ahmed m'a demandé de te dire que sa mère est malade et qu'elle veut que tu l'aides à faire la lessive… », lui répond-elle. Elle est sortie de chez elle et s'est rendue chez la mère d'Ahmed. Quand elle a frappé à la porte, ce dernier lui a ouvert. A peine a-t-elle franchi le seuil de la porte, Ahmed a verrouillé la porte et l'a saisie violemment. Ébahie, elle lui a demandé sa mère. «Elle n'est pas là…et je t'ai demandé pour moi, parce que je t'aime depuis longtemps…». Elle a essayé de s'enfuir. La porte était verrouillée. Il l'a saisie par le bras, l'a fait entrer avec force, dans une chambre et l'a giflée à maintes reprises. Elle s'est contentée de pleurer et de le supplier de la relâcher. Il ne l'entendait pas, il n'écoutait que ses instincts. Il a fini par la violer à deux reprises et l'a libérée par la suite. Elle est rentrée chez elle. Vers quinze heures, ses parents sont arrivés. Son père, qui a remarqué son état pitoyable, lui a demandé ce qui lui est arrivé. Elle lui a relaté l'histoire. Hors de lui, il s'est rendu chez Ahmed, a protesté contre lui. Les habitants du douar sont intervenus, l'ont calmé. Il a hésité à déposer plainte, pour y renoncer enfin. Deux mois plus tard, le ventre de la fille s'est bombé : elle est enceinte de deux mois. Sa mère a avisé son mari. Le père s'est adressé aux parents d'Ahmed, leur a appris la mauvaise nouvelle. Ces derniers lui ont proposé de marier les deux jeunes sans mettre l'huile dans le feu. Mais la fille a refusé. Elle ne voulait pas de lui. Elle n'imaginait pas épouser son violeur. Et son père a déposé alors plainte auprès le parquet général auprès la Cour d'appel de Settat. Ahmed a été arrêté. Il a été mis entre les mains de la justice. Il a avoué l'avoir violée à deux reprises et a tenté de réparer son pêché en la demandant en mariage. Seulement, elle a confirmé son refus devant la Cour. Cette dernière a fini par trancher dans l'affaire en le condamnant à quatre ans de prison ferme. La fille est actuellement enceinte de six mois, il ne lui reste que trois mois pour accoucher. Comment le monde va l'accueillir ?