Le nombre moyen de jours cumulés des retraités femmes a enregistré une croissance remarquable au cours des 29 dernières années passant de 4.858 à 6.172 jours, soit une hausse de 27% contre seulement 3% pour les hommes. A l'occasion de la célébration de la journée internationale des femmes, le 8 mars, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dévoile dans un document sur « la femme et la protection sociale » une manne de données. Ce document donne un aperçu sur le taux d'activité des femmes, leur rémunération, l'accès aux prestations sociales ainsi que les disparités entre les deux sexes en matière de protection sociale. Il en ressort que le niveau de participation de la femme marocaine au marché du travail est faible et largement inférieur à celui de l'homme. Ainsi, la part des actives dans le volume total des femmes en âge de travailler ne représente que 22,2% en 2018 contre 70,9% pour les hommes. Sa présence sur le marché du travail n'a cessé de régresser au cours des dernières années. Le taux d'activité des femmes était de l'ordre de 28,1% en 2000, soit une régression de 5,9 points au cours des 18 dernières années. D'après le Haut-Commissariat au Plan (HCP), ce recul est dû à la baisse de l'activité des jeunes femmes âgées suite à l'augmentation de la part de la catégorie des élèves et étudiantes. Au niveau de la région Mena, dans beaucoup de pays arabes, notamment les pays de l'Afrique du Nord, le taux d'activité des femmes ne dépasse pas les 30%. Contrairement aux pays de la zone Mena, le taux d'activité féminin dépasse les 60% pour la plupart des pays européens et atteint 79% en Suède. Le taux de féminisation de la population active marocaine âgée de 15 ans et plus est en moyenne de 26% sur la période 2000-2018 passant de 27 à 24%. Une régression de 3 points a été enregistrée sur les 18 dernières années. Plus de 1,1 million de femmes salariées déclarées à la CNSS Le nombre de femmes salariées déclarées à la CNSS est passé de 184.623 en 1990 à 1.109.737 en 2018, avec un taux d'évolution annuel moyen de 6,6%. En moyenne, le taux de féminisation des salariées déclarées à la CNSS est de 31% sur la période 2000-2018, légèrement supérieur à celui de la population active marocaine (26% sur la même période). A partir de 2005, la CNSS signale une quasi-stagnation de ce poids aux alentours de 30%. «Cette situation est due à la vitesse de croissance du nombre de salariés hommes et non pas à une baisse significative de la croissance du nombre de salariées femmes», explique la Caisse. Ce sont les industries manufacturières qui emploient le plus de femmes avec une part de 25%, suivies du commerce (15%), l'agriculture, sylviculture (10%) et l'enseignement (8%). En termes de rémunération, le salaire mensuel moyen déclaré pour les hommes (5.422 DH) est supérieur à celui des femmes (4.692 DH) en 2018. Signalons que les femmes salariées relevant du secteur des transports et entreposage sont déclarés à hauteur de 7.243 DH en moyenne par mois contre seulement 1.793 DH dans le secteur agricole. Le secteur des industries manufacturières a enregistré le taux de croissance le plus important (3,5%) comparativement aux autres secteurs d'activité, à savoir le commerce (2,3%), construction (2,5%), hébergement et restauration (2,2%), transport et entreposage (2,4%) , agriculture, chasse et sylviculture (1,5%). Seulement 17% des pensions de vieillesse sont servies à des femmes En matière de prestations sociales, les salariés des deux sexes bénéficient des mêmes droits, à savoir : les prestations familiales ; les prestations à court terme (indemnités journalières de maladie, maternité, allocations de décès et congés de naissance) ; les prestations à long terme ( pension de vieillesse, invalidité et survivants) ; l'assurance-maladie obligatoire ; l'indemnité pour perte d'emploi ; le remboursement des cotisations salariales revalorisées ; les prestations servies dans le cadre des conventions internationales ainsi que les prestations médicales à travers les 13 polycliniques de la CNSS. Le nombre de pensionnés relevant de la CNSS s'est chiffré à 568.829 en 2018 dont 234.940 femmes (41%). A noter que 17% des pensions de vieillesse sont servies à des femmes contre 83% à des hommes. Les pensionnés percevant une pension de survivant sont majoritairement des femmes (97%). Le nombre moyen de jours cumulés des retraités femmes a enregistré une croissance remarquable au cours des 29 dernières années passant de 4.858 à 6.172 jours, soit une hausse de 27% contre seulement 3% pour les hommes. L'écart s'est résorbé sur la même période en passant de 1.337 jours en 1990 pour atteindre seulement 240 jours en 2018. S'agissant de la pension vieillesse, il y a lieu de relever une croissance annuelle moyenne de 1,5% sur les sept dernières années. Une croissance plus importante a été enregistrée pour les femmes retraitées, à savoir 2,2% contre 1,4% pour les hommes retraités. Celle-ci est ainsi passée de 1.636 DH en 2011 à 1.909 DH en 2018 pour les femmes retraitées alors que pour les retraités de sexe masculin, le montant de la pension s'est établi à 1.974 DH en 2018 contre 1.790 DH en 2011. Pour ce qui est des allocations familiales, la répartition par sexe fait ressortir qu'en 2018, seulement 13% des allocataires sont des femmes. A ce sujet, la CNSS signale que lorsque le mari et la femme sont tous deux assurés et susceptibles de bénéficier des allocations familiales, celles-ci sont versées exclusivement au mari. Toutefois, la femme assurée à la CNSS peut bénéficier de ces allocations dans trois cas précis : en cas de divorce et ce à condition que la femme ait la garde des enfants ; si l'époux est inactif et si l'époux est actif mais n'ouvre pas droit aux allocations familiales au titre d'un régime.