La présidente de la HACA a animé au SIEL une rencontre-débat organisée par le CNDH La présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach, a appelé, samedi à Casablanca, à un traitement médiatique objectif de la question migratoire loin des stéréotypes et des préjugés. Les médias traitent souvent la question de migration comme étant une crise ou un mal qui porte atteinte au développement des pays, alors qu'il s'agit d'un phénomène global et tout à fait humain qui existe depuis la nuit des temps, a fait observer Mme Akharbach lors d'une rencontre-débat sur «la migration et le traitement médiatique au Maroc» organisée par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) dans le cadre de la 25ème édition du Salon international de l'édition et du livre de Casablanca (SIEL). La réalité migratoire n'a rien à voir avec l'image stéréotypée véhiculée par les médias qui présentent des informations sans référence fiable ou données vérifiées, a-t-elle déploré, notant que ce traitement constitue un danger sur la société et la cohésion sociale et conduit à la propagation de la haine et de la violence. En effet, la migration ne concerne qu'à peu près 3,4% de la population mondiale, un chiffre qui demeure faible par rapport à ce qui est relayé par les médias, a fait savoir la présidente de la HACA, ajoutant que seuls 14% des migrants dans le monde sont africains, soit 36 millions, contrairement aux clichés véhiculés sur les migrations africaines. Elle a ainsi regretté que ce traitement médiatique imprécis et non documenté ait fait de l'Africain la figure médiatique récurrente du migrant illégal, notant qu'en réalité 80% des migrants africains se trouvent en situation régulière. Dans les médias le migrant est utilisé comme un objet et non pas un sujet, d'où la nécessité de promouvoir une culture de traitement médiatique précis, équitable et éthique de la question migratoire et de former les journalistes, a-t-elle insisté, mettant en avant les efforts déployés par la HACA pour mettre fin à ces pratiques et améliorer le traitement médiatique relatif à ce sujet.